«La pression est sur leurs épaules», disait l'entraîneur-chef des Sénateurs, Dave Cameron, vendredi matin, au sujet de ses adversaires. Son observation est maintenant criante de vérité.

Craig Anderson s'est de nouveau montré impénétrable et a guidé les Sénateurs vers un triomphe de 5-1, ce soir, au Centre Bell.

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Les hommes de Michel Therrien se retrouvent maintenant avec une inconfortable avance de 3-2 dans la série. Inconfortable, car ils ont raté une deuxième chance de suite d'éliminer les Sénateurs. Inconfortable aussi parce qu'ils doivent maintenant débarquer au Centre Canadian Tire dimanche soir pour aller battre, sur la route, une équipe qui a le vent dans le dos.

C'est à se demander si le Canadien n'a pas été l'artisan de son propre malheur en exposant les failles d'Andrew Hammond en début de série. L'équipe s'est de nouveau butée à Anderson, qui a ajouté 45 arrêts à sa fiche.

Anderson a maintenant bloqué 120 des 123 tirs dirigés vers lui depuis le début de cette série. Après avoir connu une saison en dents de scie, Anderson a repris avec éclat son poste de numéro 1.

Et il est certainement responsable en partie de la léthargie de 1 en 19 de l'avantage numérique des Montréalais.

Calmer la tempête

Anderson a vite démontré que son jeu blanc de mercredi dernier n'était pas un coup de chance. Grâce à son brio, les Sénateurs ont survécu à un début de match explosif du Canadien.

Les tirs venaient de tous les angles et de tous les trios. De Brian Flynn, qui l'a menacé dès la première minute. De Max Pacioretty et Lars Eller, qui ont aussi frappé à la porte. Dans l'intervalle, il y a aussi eu un avantage numérique dans les premiers instants, mais une fois de plus, l'unité a été incapable de marquer.

Avec tout ça, Carey Price a dû attendre la neuvième minute avant de recevoir son premier tir. Mais dès leur deuxième tir, les Sénateurs ont sapé une bonne partie de l'énergie du CH - et de leurs partisans. Bobby Ryan a tiré dans la circulation lourde pour inscrire son premier but, et son premier point, de la série.

Six minutes plus tard, la même recette a encore souri aux hommes de Dave Cameron. Cette fois, c'est le défenseur Patrick Wiercioch qui a profité d'un attroupement devant l'homme masqué, qui n'a jamais aussi bien porté ce nom. 2-0 Ottawa après 20 minutes, qui comptaient 13 tirs quand la sirène s'est fait entendre. Vous aurez donc compris que les Sénateurs ont tiré 13 fois pendant les 11 dernières minutes de la période...

Le scénario s'est répété en période médiane, au cours de laquelle les visiteurs n'ont tiré que cinq fois. Mais l'un d'eux, en provenance du bâton d'Erik Karlsson, a terminé sa trajectoire derrière Price, pendant une supériorité numérique. 

À 3-0, le Centre Bell était aussi silencieux qu'une bibliothèque fermée. Tom Gilbert s'est assuré d'y remettre un peu de vie dès la 144e seconde, d'un tir de la ligne bleue. Sur la séquence, Dale Weise a copié le livre de jeux des Sénateurs en se postant devant Anderson pour l'empêcher de voir. On note la complicité de Ryan, qui l'a laissé travailler à son aise.

Le Canadien a alors repris vie, continuant à bombarder Anderson d'un peu partout, jusqu'à ce qu'Andrei Markov gaffe en tentant une remise un peu inattendue à P.K. Subban en zone neutre. La rondelle a plutôt abouti sur le bâton d'Erik Condra, qui a filé seul pour déjouer Price.

Mike Hoffman a complété la marque dans la dernière minute, devant des gradins si dégarnis qu'on se serait cru à Sunrise.

Les deux équipes ont rendez-vous dimanche soir à Ottawa. On verra si la randonnée en train redonnera au Canadien l'inspiration nécessaire pour régler les différents problèmes, comme ceux de l'avantage numérique, par exemple.