Des mises en échec à la tonne. Des arrêts de Craig Anderson. À bien des égards, les joueurs du Canadien ont dû avoir l'impression de revivre le vieux cauchemar de 2013. Sauf que cette fois, le résultat a été en faveur du Tricolore.

Dans un match qui rappelait drôlement certains passages de la série que les deux équipes ont disputée il y a deux ans, le CH a défait les Sénateurs 2-1, dimanche soir, en prolongation.

Le sommaire du match

Le Tricolore mène la série 3-0.

Dale Weise a inscrit les deux buts des siens, dont celui de la victoire après 8 min 46 s de jeu en première prolongation. L'ailier droit a battu Anderson d'un tir de routine. L'homme masqué des Sénateurs connaissait toute une soirée de travail avant ce jeu, et venait d'ailleurs de frustrer Jeff Petry de la mitaine quelques instants plus tôt.

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Comme il l'avait fait il y a deux printemps, Anderson était jusque-là intraitable devant les attaques des Montréalais, même si quantité ne rimait pas toujours avec qualité. Pour un gardien qui n'avait disputé que quatre matchs depuis janvier, il aurait pu connaître une pire soirée.

Mais il s'en voudra assurément pour le but gagnant, qui place son équipe au bord du précipice; 47 arrêts à l'eau...

Les baies vitrées à l'épreuve

Les Sénateurs avaient visiblement hâte de jouer devant leurs partisans, car ils ont livré un effort inspiré d'entrée de jeu. À la fin du premier engagement, la colonne des mises en échec indiquait 27 pour les hommes de Dave Cameron, un chiffre astronomique. Et la colonne des tirs au but, qui affichait 12-9 en faveur des Sénateurs, représentait mal la domination de la bande à Erik Karlsson.

Ironiquement, c'est en voulant démontrer de la robustesse que le Canadien s'est tiré dans le pied. P.K. Subban venait tout juste d'entrer en collision avec Patrick Wiercioch, et semblait croire qu'il aurait dû y avoir une pénalité. Subban s'en est donc pris à Karlsson sur la contre-attaque, mais s'est sorti du jeu en voulant régler ses comptes. Ça a permis aux Sénateurs de travailler à deux contre Andrei Markov devant le filet, et Clarke MacArthur en a profité pour ouvrir la marque.

Pour la troisième fois en trois matchs, les Sénateurs passaient le premier entracte avec l'avance.

Beaulieu frappe un mur

Le jeu est demeuré tout aussi rude en période médiane, mais s'est déroulé nettement plus en zone ottavienne. Le Tricolore y a été de 19 tirs, mais bon nombre de ces frappes n'étaient guère menaçantes, prises de loin ou sans circulation devant Anderson. Cela dit, Anderson a réussi les arrêts que Andrew Hammond ne réussissait pas, et les retours dans l'enclave n'étaient pas aussi fréquents.

La période a aussi été marquée par une mise en échec spectaculaire de Karlsson sur Nathan Beaulieu, en plein milieu de la patinoire. Beaulieu s'est relevé, mais l'impact ressemblait drôlement à celui d'Eric Gryba sur Lars Eller il y a deux ans, avec Tom Gilbert dans le rôle de Raphael Diaz, pour la passe un peu dangereuse.

Notons que Beaulieu n'a pas été évalué au vestiaire, même si l'impact à la tête semblait violent. En troisième période et en prolongation, cependant, il n'a pas fait une seule présence, même s'il était au banc des siens. En point de presse après la rencontre, l'entraîneur Michel Therrien a indiqué que Beaulieu n'avait pas joué en 3e période parce qu'il était blessé au haut du corps.

C'est au cours de cette même troisième période que Weise a finalement percé la muraille d'Anderson, sur une séquence un peu folle au terme de laquelle Weise avait un filet désert devant lui.

En prolongation, après un avantage numérique menaçant, mais pas fructueux du Canadien, Weise a complété son doublé.

Le Canadien prenait la direction de Mont-Tremblant après la rencontre pour une retraite fermée. L'équipe a la chance de s'évader, puisque le prochain match aura lieu seulement mercredi. Toujours dans l'édifice que l'on appelait autrefois le Palladium.