Pendant que tout le gratin de la Ligue nationale s'en donnera à coeur joie ce week-end à Columbus la trépidante, les étoiles de la Ligue américaine auront également leur moment de gloire cette fin de semaine.

C'est à Utica, dans l'État de New York, qu'aura lieu lundi la classique des Étoiles de la Ligue américaine.

Les Bulldogs de Hamilton y seront représentés par Charles Hudon, pour qui cette nomination parmi les étoiles est l'aboutissement logique d'une première campagne étonnante chez les professionnels. Avec 36 points en 41 matchs, le petit attaquant, choix de cinquième tour du Canadien en 2012, vient au premier rang des recrues de son circuit.

«Ça va très bien, raconte Hudon au bout du fil. Ces derniers temps, je me concentre plus sur mon jeu en zone défensive. En début de saison, les bonds offensifs arrivaient plus facilement pour moi. Mais je joue mieux qu'en début de saison. Mes matchs de la dernière fin de semaine ont été mes meilleurs de la saison, mais c'est dur à voir quand tu regardes juste les statistiques.»

Car oui, statistiquement, Hudon a ralenti depuis un mois: 5 points à ses 13 derniers matchs, après en avoir amassé 31 dans ses 28 premières rencontres. Hudon n'est toutefois pas le seul à avoir connu un passage à vide, puisque les Bulldogs n'ont marqué que 24 buts dans ces mêmes 13 matchs. L'équipe se retrouve au 8e rang, à égalité avec les Griffins de Grand Rapids pour la dernière place donnant accès aux séries.

«Aucun joueur n'aura une saison parfaite, rappelle Hudon. Il y aura des hauts et des bas. J'aime mieux avoir les bas au début, pas à la fin. Mais je ne regarde pas trop mes statistiques, je regarde la fiche de l'équipe. Mon objectif est d'aider l'équipe à participer aux séries.»

C'est donc bien plus à ce dernier objectif qu'il pense, plutôt qu'à un rappel du grand club. «Tout le monde veut avoir la chance de goûter à la Ligue nationale. Je ne peux pas te cacher que j'aimerais ça. Mais je me concentre sur ce que je fais de bien ici. Si j'en ai la chance, je serai prêt.

«Je suis content pour les gars. Sven [Andrighetto], c'était sa première fois dans la LNH. Christian [Thomas] avait seulement trois matchs d'expérience. J'ai toujours été derrière eux. On s'aide en étant compétitifs entre nous. Mais les décisions ne sont pas entre nos mains.»



Poirier, la surprise

Il n'y aura que quatre attaquants recrues au match des Étoiles. Hudon est l'un d'eux, et Émile Poirier, des Flames de l'Adirondack, en est un autre.

Poirier, c'est ce choix de premier tour (22e au total), un peu inattendu, des Flames de Calgary en 2013. L'ancien des Olympiques de Gatineau a dû attendre au 1er novembre avant d'entreprendre sa saison, en raison d'une blessure à une épaule. Mais l'attente en a valu la chandelle.

Avec 25 points en 32 matchs, Poirier vient au 6e rang des recrues de la LAH. Mais à l'exception de David Pastrnak, des Bruins de Providence, les quatre autres joueurs devant lui ont tous disputé au moins six rencontres de plus.

«Mon objectif était de revenir au même niveau que les autres joueurs, explique Poirier. Je n'ai pas précipité mon retour. J'ai pris mon temps pour revenir en forme. Ça a pris six mois, mais quand je suis revenu, je n'avais plus aucun doute sur mon épaule. Et ensuite, tu marques un but, la confiance revient.»

Comme Hudon à Hamilton, Poirier a été le meilleur pointeur de son équipe en première moitié de saison. Les prochains mois nous diront si son rendement lui vaudra un appel de Bob Hartley à Calgary.

______________________________________________

«L'autre» match des Étoiles

La classique des Étoiles de la Ligue américaine respecte un modèle essentiellement semblable à celui de la Ligue nationale. La veille de la rencontre, les joueurs sont conviés à un concours d'habiletés, qui regroupera entre autres les épreuves du patineur le plus rapide, du tir le plus puissant, du tir le plus précis et des échappées.

Charles Hudon souhaite être retenu pour le concours de tirs de barrage, ou du tir le plus précis. Émile Poirier, lui, a mentionné sur son bulletin de vote (les joueurs devaient inscrire trois choix, en ordre de préférence) les tirs de précision, l'épreuve de patinage et le tir le plus puissant.

«Les échappées étaient mon épreuve préférée quand je regardais le concours d'habiletés de la LNH, mais disons que ce n'est pas ma force!», admet Poirier.

Le lendemain, lundi, c'est le duel à proprement parler. Hudon et Poirier feront équipe dans l'Ouest, dont le capitaine sera un autre Québécois, Maxime Fortunus, des Stars du Texas. De son côté, la formation orientale aura pour capitaine nul autre que Tom Kostopoulos, ancien attaquant du Canadien, aujourd'hui avec le club-école des Penguins de Pittsburgh.

Et comme le match des Étoiles de la LNH, celui de la LAH se déroule dans une ambiance décontractée, où les contacts physiques sont minimaux. Pas question de rencontres à haute intensité comme celles du niveau junior, qui sont épiées par une armée de dépisteurs.