Le poste de l'entraîneur du Wild du Minnesota, Mike Yeo, ne tiendrait qu'à un fil.

Yeo a piqué une colère épouvantable devant ses joueurs à l'entraînement, la semaine dernière. Sa crise n'a pas eu l'effet escompté. L'équipe a perdu quatre matchs consécutifs par la suite.

Le Wild a remporté seulement deux de ses onze derniers matchs, et la dernière place pour une participation aux séries éliminatoires s'éloigne de jour en jour.

Mais avant de congédier son entraîneur, s'il y a lieu, le DG Chuck Fletcher devrait analyser les tendances actuelles.

Quatre entraîneurs ont perdu leur emploi depuis le début de la saison. Aucun de leurs successeurs n'a réussi à relancer son équipe.

Par contre, parmi les six nouveaux entraîneurs embauchés l'été dernier, cinq connaissent de beaux succès cet hiver, et certains d'entre eux seront de sérieux candidats au trophée Jack-Adams, remis à l'entraîneur par excellence.

Les changements cet hiver

Peter Horacek, Maple Leafs de Toronto

Le président Brendan Shanahan et le DG Dave Nonis trouvaient que les Maple Leafs manquaient de structure malgré une fiche de 21-17-3. On dit aussi qu'ils attendaient le moment favorable pour se débarrasser de Randy Carlyle avant de faire une offre mirobolante à Mike Babcock, cet été. Les Leafs ont subi une retentissante dégelée à leur premier match sous l'autorité de Peter Horacek, l'adjoint de Carlyle avant sa promotion. Ils ont une fiche de 1-2 depuis le changement d'entraîneur. Attendons.

Dave Cameron, Sénateurs d'Ottawa

Paul MacLean avait perdu le respect de ses joueurs, disait-on. Les Sénateurs avaient néanmoins maintenu une fiche de 11-11-5 sous sa tutelle. Dave Cameron, son adjoint, l'a remplacé le 8 décembre. Les Sénateurs ont une fiche de 6-5-3 depuis. Un peu mieux, mais pas vraiment.

Lou Lamoriello, Devils du New Jersey

Le DG des Devils a lui-même remplacé Peter DeBoer derrière le banc, question de travailler en trio avec les deux nouveaux entraîneurs associés de l'équipe, Scott Stevens et Adam Oates, qui étaient les adjoints de DeBoer. Les Devils avaient une fiche de 12-18-7 avant les changements, et ils ont remporté trois victoires en huit matchs depuis. Difficile de gagner avec un ramassis de vétérans en fin de carrière.

Todd Nelson, Oilers d'Edmonton

Dallas Eakins n'était pas un entraîneur génial, mais son DG Craig MacTavish ne lui a pas fourni un club génial non plus. Les gardiens sont moches, la défense est poreuse et les attaquants sont désorientés. MacTavish a réapparu brièvement derrière le banc avant de céder les rênes à l'adjoint d'Eakins, Todd Nelson. Les Oilers jouent un peu mieux, mais ils ont une fiche de 3-5-4 depuis les changements. L'un des deux premiers choix les attend, peu importe l'entraîneur.

Photo Nathan Denette, PC

Peter Horachek

Des embauches payantes!

Peter Laviolette, Predators de Nashville

Congédié par les Flyers de Philadelphie après quatre matchs la saison précédente, Laviolette a relancé les Predators, qui occupaient le premier rang du classement général avant les rencontres d'hier. Laviolette peut compter sur le formidable gardien Pekka Rinne, mais il a eu le temps, l'été dernier, d'instaurer un nouveau système de jeu offensif à Nashville.

Mike Johnston, Penguins de Pittsburgh

Johnson a été promu directement de la Ligue junior de l'Ouest à la LNH l'été dernier par le nouveau DG Jim Rutherford. Pourtant, il constituait un plan B, puisque Rutherford croyait avoir une entente en mains avec Willie Desjardins. Celui-ci a finalement choisi les Canucks. Pittsburgh flirte avec le sommet de l'Association de l'Est malgré la perte de quelques défenseurs importants. On déplorait les ennuis des Penguins au chapitre de la possession de rondelle à la fin de l'ère Bylsma, et Johnston a apporté des ajustements sur ce plan.

Willie Desjardins, Canucks de Vancouver

Les Canucks étaient un club à la dérive lors du congédiement de John Tortorella. Desjardins, qui a finalement atteint la LNH après avoir remporté la Coupe Calder dans la Ligue américaine le printemps dernier, a drôlement replacé cette équipe. Les Canucks s'accrochent toujours à la dernière place de qualification pour les séries avec une belle fiche de 23-14-3. L'arrivée de Ryan Miller aide, mais Desjardins est un meilleur communicateur que son prédécesseur, et il a instauré un système de jeu offensif qui plaît davantage à ses joueurs.

Barry Trotz, Capitals de Washington

Contrairement à Mike Johnson et à Willie Desjardins, Trotz est un entraîneur «recyclé». C'est un coach défensif, exigeant et rigoureux, qui a apporté une structure à cette équipe dirigée officieusement par son capitaine Alex Ovechkin avant son arrivée. Après un début de saison difficile, l'équipe est bien positionnée pour une place en séries, après les avoir ratées l'année précédente.

Gerard Gallant, Panthers de la Floride

Les jeunes Panthers surprennent sous la direction de l'ancien adjoint de Michel Therrien. Gallant avait aussi déjà été entraîneur-chef à Columbus. Les Panthers utilisent quatre trios sur une base équitable, et la défense s'est raffermie grâce à Roberto Luongo et à l'éclosion du jeune Aaron Ekblad. Comme l'a confié Gallant à La Presse plus tôt cette saison, les jeunes produiront davantage avec les années puisque, pour l'instant, les vétérans de l'équipe sont surtout utilisés dans un rôle de soutien et ne peuvent les aider à s'épanouir davantage. Les Panthers flirtent avec une place en séries.

Bill Peters, Hurricanes de la Caroline

Peters, 48 ans, était entraîneur adjoint avec les Red Wings de Detroit lors de son embauche. Il était responsable de la défense et du jeu en infériorité numérique. Il est le seul entraîneur embauché l'été dernier à connaître une saison de misère, mais à sa défense, il a hérité d'un club pauvre en talent. La bonne nouvelle, c'est qu'il dirigera probablement un Connor McDavid ou un Jack Eichel l'an prochain...

Photo Bruce Fedyck, USA Today Sports

Peter Laviolette

Les (rares) changements profitables...

En 2009, les Penguins de Pittsburgh ont remporté la Coupe Stanley sous Dan Bylsma, le successeur de Michel Therrien, congédié quelques mois plus tôt. Les Penguins attendaient le retour de blessés importants, revenus au jeu après le congédiement de l'actuel entraîneur du CH.

L'année suivante, Darryl Sutter a imité Bylsma en remportant la Coupe avec les Kings de Los Angeles, quelques mois après avoir remplacé Terry Murray.

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