À moins d'un improbable et surprenant revirement de situation, il n'y aura sans doute pas de chaleureuse poignée de main samedi soir au Centre Bell entre Pierre-Alexandre Parenteau et Patrick Roy.

Parenteau, qui a passé les deux dernières saisons dans l'uniforme de l'Avalanche, va retrouver ses anciens collègues du Colorado pour la première fois en saison «régulière», ce soir au Centre Bell. Il va y retrouver aussi Patrick Roy, son ancien entraîneur, et celui qui a récemment fait savoir que le nouveau membre du Canadien n'était pas considéré comme un attaquant «top 6» dans le camp de l'Avalanche. D'où son échange en direction de Montréal cet été.

Quelques semaines plus tard, le principal intéressé a encore un peu de mal à bien comprendre cette déclaration de son ancien entraîneur.

«Il a droit à son opinion, et ça ne veut pas dire que je la respecte, a répondu Parenteau lorsque interrogé à ce sujet par La Presse. Son opinion, ce n'est pas la vérité. Ça, pour moi, c'est sûr que c'est une source de motivation. Aucun doute. Ce gars-là n'est pas Dieu, ce n'est pas lui qui a inventé le hockey non plus.»

L'attaquant de 31 ans jure que, malgré tout, il n'a pas été blessé par les commentaires de Patrick Roy, émis lors du camp d'entraînement, en septembre au Centre Bell. «Je sais qui je suis, je sais que je suis un attaquant «top 6» dans la Ligue nationale», a-t-il ajouté.

En ce début de saison en tout cas, c'est certes Pierre-Alexandre Parenteau qui a le dernier mot face à Roy et sa bande dans cette histoire.

En cinq matchs chez le Canadien, le voici déjà avec cinq points à sa fiche, lui qui a réussi ses deux premiers buts du calendrier «régulier» jeudi soir au Centre Bell, lors de la victoire de 6-4 face aux Bruins de Boston.

Pendant ce temps, Roy et ses patineurs de l'Avalanche du Colorado doivent se contenter d'un modeste début de saison, eux qui n'ont récolté que trois points en cinq rencontres.

Et alors que Parenteau retrouve de plus en plus ses repères dans son nouveau décor, c'est un peu plus difficile pour Daniel Brière, le joueur que le Canadien a dû offrir à l'Avalanche afin de conclure cette transaction à l'été. Comme le reste du club, Brière a un peu de mal à se mettre en marche, n'ayant récolté que deux points en cinq rencontres. Ce qui fait tout de même de lui le quatrième marqueur du club...

Peu importe, Parenteau ne voit pas le match de ce soir comme un moment spécial pour lui. Le passé est le passé, de toute évidence.

«La page est tournée... On passe à autre chose, c'est juste un autre match. C'est un match qui est plus important pour l'équipe que pour moi.»

Après avoir commencé la saison avec David Desharnais et Max Pacioretty à bord du premier trio, Parenteau a dû déménager en cours de route, et le voici maintenant qui s'élance aux côtés de Tomas Plekanec et Alex Galchenyuk, sur la deuxième unité montréalaise.

«Ç'avait bien été à Philadelphie [il y a une semaine], puis on n'avait pas joué un gros match [lundi soir] à Tampa Bay, a-t-il fait remarquer. Mais je dirais que ça va pas mal mieux depuis Tampa Bay. On sent qu'une forme de cohésion est en train de se créer entre nous.»