La dernière fois que le Canadien et les Bruins de Boston se sont croisés, ce n'était pas chic chic. Les dernières images ont fait le tour de la planète LNH, et personne ne les a oubliées. Surtout la dernière scène, mettant en vedette Milan Lucic avec Dale Weise, puis Lucic avec Alexei Emelin.

Ce soir de mai à Boston, quelques minutes après la dernière sirène d'une défaite en sept matchs contre le Canadien, le gros attaquant des Bruins avait susurré quelques mots aux oreilles de Weise et d'Emelin. Non, il ne s'agissait pas d'une invitation pour aller prendre une Sam Adams bien froide de l'autre côté du Garden.

Les deux équipes se retrouvent pour une première fois en 2014-2015, jeudi soir, sur la glace du Centre Bell, et Dale Weise aimerait bien qu'on passe à autre chose.

«Ce qui est arrivé, c'est du passé, et nous commençons une nouvelle saison, a expliqué l'attaquant du quatrième trio. On tente d'oublier la dernière saison... C'est un peu cliché, j'aimerais avoir quelque chose de mieux à vous dire, mais je pense qu'on a fait tout un plat pour rien avec cette histoire.»

C'est peut-être que cette «histoire» aura parfaitement résumé cet autre chapitre de la saga Canadien-Bruins, qui n'a jamais été marqué d'un profond amour entre les deux groupes de combattants. D'ailleurs, quand on demande à Weise, un gars de l'Ouest, s'il fréquente Lucic, aussi un gars de l'Ouest, lors de ses vacances estivales, la réponse ne tarde pas: «Bien sûr, on a joué au golf cet été à Vancouver, nous sommes de vieux potes... Euh, non.»

Brendan Gallagher, lui, croise Lucic à l'occasion lors de la saison morte.

«Oui, on s'est encore entraînés ensemble cet été, a expliqué le petit attaquant du Canadien. On en a parlé, on peut en rire un peu plus en été. Ce qu'il faut comprendre, c'est que lorsque tu affrontes la même équipe sept matchs de suite, l'intensité augmente. Les joueurs compétitifs détestent perdre, et il fait partie de ces joueurs. Il l'a probablement dit de la mauvaise façon, mais je ne dis pas qu'il le regrette, je ne veux pas parler pour lui.»

Reste à voir si Weise, lui, aura l'occasion de renouer cette grande amitié qui le lie aux Bruins et à Milan Lucic; à l'entraînement de mercredi, il devait se contenter d'effectuer des rotations avec Travis Moen sur le quatrième trio du club.

«Il est comme ça»

Peu importe, il jure ne pas trop s'en faire avec cette affaire. «Milan Lucic, il joue de cette façon chaque soir, et ce ne sera pas différent cette fois-ci. Il est comme ça, il joue de manière combative. Que ce soit contre nous ou contre n'importe quelle autre équipe de la ligue, il joue toujours comme ça. Chaque fois que c'est le Canadien contre les Bruins, il y a beaucoup d'animosité. Ce ne sera rien de différent cette fois-ci. Cette ambiance-là va toujours exister, on le sait.»

En attendant la première mise en jeu, jeudi soir, il est peut-être bon de rappeler que, dans la plupart des cas, les matchs où l'on prédit de la casse se transforment en matchs sans histoire.

Insistons: dans la plupart des cas.

«Je me souviens d'avoir déjà vécu quelque chose de similaire à Vancouver, quand j'étais avec les Canucks, a expliqué Weise. C'était la saison qui suivait la finale de la Coupe Stanley entre les Bruins et les Canucks. Le premier match suivant contre les Bruins, il y avait eu une mêlée impliquant tous les joueurs sur la glace après seulement sept minutes de jeu! Je pense que les fans et les médias avaient eu ce qu'ils voulaient...

«Mais je ne crois pas que ce sera comme ça cette fois-ci. Des fois, les médias amplifient un peu la situation, et ce n'est jamais le genre de match auquel on s'attend. On se concentre sur notre performance, c'est tout.»