Il y a quatre ans à peine, Simon Gagné marquait 34 buts et il était considéré comme l'un des attaquants les plus talentueux de la LNH.

Aujourd'hui, à 33 ans, Gagné attend chez lui à Québec qu'un club lui donne une chance.

«Tout l'été, les Flyers de Philadelphie nous ont laissé entendre qu'ils voulaient m'offrir un nouveau contrat et j'ai même dit à mon agent Robert Sauvé de ne pas négocier avec une autre équipe, a dit Gagné au bout du fil. On avait confiance en eux. On a mis tous nos oeufs dans le même panier et on s'est fait avoir à ce jeu. On ne croyait jamais en être rendus à ce point-ci en ce moment...»

Gagné a gardé espoir jusqu'à tout récemment de revenir avec les Flyers. «Quand j'ai appris [mardi] qu'ils avaient fait signer un contrat à Dan Cleary, ç'a été comme une claque au visage. Je suis déçu. Je savais que le hockey était une business, mais avec toutes les discussions positives qu'on a eues avec le DG Paul Holmgren, je peine à croire que je ne suis pas de retour avec eux.»

Le Québécois reconnaît que les dernières années n'ont pas été faciles. Il n'a pas disputé plus de 63 matchs en une saison depuis 2009. En revanche, il a pris part à 38 des 48 matchs l'an dernier.

«Je comprends les DG d'être prudents parce que je n'ai pas joué beaucoup il y a deux ans après ma commotion cérébrale et mon opération au cou, mais je suis en santé actuellement et je me sens très bien sur la glace quand je m'entraîne avec les Remparts (de Québec). J'ai vraiment eu un bon entraînement estival et c'est ça qui est dommage car je me sens beaucoup mieux que lors des dernières années; ça fait longtemps que je n'avais pas eu envie de m'entraîner comme ça. J'ai seulement 33 ans, j'ai du bon hockey à donner.»

Gagné dit avoir retrouvé sa passion pour le hockey après l'échange qui l'a envoyé des Kings de Los Angeles aux Flyers en février.

«J'ai fini en force avec Philadelphie lors des 12 derniers matchs de la saison. Je jouais dans le premier trio avec Claude Giroux et Jakub Voracek. Je retrouvais enfin des joueurs avec qui je pouvais faire des jeux. C'était plus démotivant à Los Angeles dans un quatrième trio avec des coéquipiers dont le rôle était d'envoyer la rondelle au fond de la zone. J'avais perdu tout le plaisir de jouer à Los Angeles, quand je ne jouais pas dans un quatrième trio, je me retrouvais dans les estrades et je me posais des questions.»

Gagné a en effet amassé 8 points à ses 13 dernières rencontres. Il jouait rarement moins de 18 minutes par match, parfois même 20.

«J'ai seulement 33 ans, mais beaucoup d'expérience, et ça ne s'achète pas. J'ai toujours été à la hauteur en séries éliminatoires, c'est dans ces occasions que les vétérans ont toute leur utilité. Je peux aider une équipe.»

Cet attaquant de 6'1 et 194 lb souhaiterait évidemment avoir un contrat en poche avant de se présenter à un camp d'entraînement, mais il semble prêt à se contenter d'un essai, à l'instar de Ryan Whitney, Guillaume Latendresse et Hal Gill. Il ne dirait pas non au Canadien.

«Je veux être sur la glace. Si le Canadien appelle, on va écouter, c'est sûr. C'est un club avec qui on avait eu des discussions au début de l'été, mais tous les postes semblaient comblés là-bas. Est-ce que la situation a changé?»

Robert Sauvé dit être en discussions fréquentes avec des dirigeants d'équipes de la LNH concernant son client.

«On parle à des équipes chaque jour. En ce moment, les clubs misent beaucoup sur leurs jeunes, mais ça peut changer pendant le camp d'entraînement selon les performances des jeunes.»

Sauvé est plus ou moins surpris de voir autant de vétérans sans travail.

«Le plafond salarial change la donne. Plusieurs équipes dépassent la masse salariale et ceux qui ont de l'espace attendent de voir ce que le premier groupe fera de façon à profiter d'aubaines. C'est ça qui ralentit le processus.»

Un dossier à suivre de près.

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