Michel Therrien dit ne pas sentir de doute dans le jeu de son équipe. Ce qu'il réclame, c'est de l'intensité et un meilleur niveau de compétition. Mais le discours des joueurs, lui, semble plus axé sur leur confiance fragile.

Lars Eller est l'un des attaquants qui se porte le mieux par les temps qui courent. L'équipe en arrache mais au moins, Alex Galchenyuk et lui livrent la marchandise et n'ont rien perdu de cette fameuse intensité que réclame Michel Therrien.

Le centre danois est dans une drôle de position: son jeu personnel ne cesse de s'améliorer et sa confiance en ses propres moyens augmente aussi. Sauf que l'environnement dans lequel il baigne est celui d'une équipe qui, elle, a perdu ses repères.

Qui, en l'espace de deux semaines, s'est entortillée et emmêlée comme des spaghettis.

«L'équipe doit absolument retrouver sa confiance», convient Eller, auteur de trois buts et huit points à ses dix derniers matchs.

«Et plus il y a de joueurs qui vont retrouver la leur individuellement, le mieux l'équipe s'en portera. Ceux qui jouent bien en ce moment devraient se sentir bien par rapport à ce qu'ils font et doivent espérer que cela se répercute sur leurs compagnons de trios et leurs autres coéquipiers.»

Le manque de confiance fait hésiter et rend léthargique. Ça peut se constater dans les trois zones. Mais dans le cas du Canadien, c'est particulièrement perceptible en territoire défensif.

Le CH avait du succès, plus tôt en saison, à créer de petits surnombres dans ses batailles de possession de rondelle. On fourmillait autour de l'adversaire.

Ce n'est pas que la stratégie ait changé, a précisé Eller ; c'est juste l'exécution qui fait défaut.

«Nous sommes un pas en arrière au lieu d'être un pas en avant, explique-t-il. On essaie d'accomplir les mêmes choses, sauf qu'on est sur les talons et on hésite au lieu de faire ce qu'on a à faire.

«Avant, les autres équipes réagissaient à ce qu'on faisait. En ce moment, c'est nous qui réagissons constamment. Et lorsqu'on prend possession de la rondelle, on la remet à un coéquipier qui n'est pas en position de faire quoi que ce soit. Alors ce joueur-là balance la rondelle à un autre gars qui n'a pas d'option.»

Et ainsi tourne la roue...

Du hockey désespéré?

Les Jets de Winnipeg ont l'obligation de l'emporter, jeudi soir, s'ils veulent maintenir en vie leurs chances de participer aux séries. C'est une question de survie.

Le Canadien sera-t-il en mesure de contrer l'énergie désespérée des Jets?

«Je l'espère, a répondu Josh Gorges. Je n'aime pas trop le mot désespoir parce que ça nous place dans le mauvais état d'esprit et ça nous incite à faire des choses qu'on ne devrait pas faire.

«Mais il nous faut assurément jouer avec urgence et refuser de nous laisser abattre.»