Le Canadien a perdu 3-0 face aux Thrashers d'Atlanta, mais ça aurait pu être bien pire.

N'eut été de la solide performance d'Alex Auld, qui a fait face à un bombardement de 47 lancers, le fiasco se serait résumé en un pointage beaucoup plus cruel.

Les Thrashers avaient fait mal paraître les Capitals de Washington et les Red Wings de Detroit dans les derniers jours, et c'est de la même façon qu'ils ont réglé le cas du Canadien pour remporter leur quatrième victoire consécutive.

«Il n'y a rien de bon à en retirer, a lâché Michael Cammalleri, débiné. On avait du trouble dans notre zone, on travaillait mal en zone neutre et l'on n'a pas profité de nos chances de marquer. Notre couverture était mauvaise et nos unités spéciales n'en n'ont pas fait assez.

«Il ne reste plus grand-chose après cela...»

Il restait Alex Auld, qui a dû se défendre seul, un peu comme Carey Price l'avait fait l'an dernier dans un revers de 2-0 à Nashville.

Auld a d'ailleurs menacé le triste record de 23 arrêts en une période que Price avait établi ce soir-là en affrontant 55 tirs des Predators.

Vendredi, le gardien substitut a réalisé 22 arrêts dans la période médiane, essayant tant bien que mal de garder dans le match une équipe sans âme.

Auld a été tout aussi irréprochable qu'à son dernier départ, le mois dernier à Long Island.

«Sans manquer de respect aux Islanders, ce n'est pas une très bonne équipe, a-t-il dit. Tandis que ce soir, on a vu une équipe qui va très bien et qui a capitalisé sur ses chances en attaque. C'était tout un défi que d'affronter les Thrashers.»

Le ton en première, la débâcle en deuxième

En première, le Canadien n'a pas su profiter des deux punitions dont les Thrashers avaient écopé en zone offensive pour se donner du rythme. Les locaux dictaient la partition à forces égales et remportaient toutes les mises en jeu.

Bref, le ton était donné.

«On peut bien lever notre chapeau aux Thrashers, mais il n'y avait aucune excuse  pour jouer de cette façon et être constamment deuxièmes sur la rondelle», a mentionné Mathieu Darche, qui aurait certes préféré une meilleure fin à son 34e anniversaire de naissance.

À l'image du reste de l'équipe, la paire formée de Josh Gorges et Hal Gill a connu un match difficile. Les deux comparses ont semblé manquer de communication en plusieurs occasions, comme lorsqu'ils ont cafouillé à la droite d'Alex Auld, en fin de première période, laissant Rich Peverley leur voler la rondelle pour surprendre Auld.

Non seulement le but de Peverley a-t-il été inscrit avec 19 secondes à la première, mais Roman Hamrlik a écopé d'une punition au tout début du deuxième engagement. C'était une bien mauvaise façon de concevoir une réplique.

La pénalité n'a pas fait de dommages immédiats, mais les Thrashers ont gardé le momentum durant tout le reste de la période, dominant le Tricolore 23-4 au chapitre des lancers.

Les locaux ont doublé leur avance en profitant d'un mauvais dégagement de Gorges qui a profité à Tobias Enstrom. Le sous-estimé défenseur des Thrashers a raté son tir, mais la rondelle flottante a déjoué Auld, dont ça a été la seule maladresse.

«Je n'ai jamais vu le lancer», a invoqué le gardien.

Vite se reprendre

Auld n'a eu aucune marge de manoeuvre. Ses coéquipiers le protégeaient mal et peinaient à générer la moindre attaque. Ils n'ont obtenu aucune chance de marquer en deuxième.

La seule chance qu'ils ont eue, c'est celle de mettre le match hors de leur propre portée. Et ils l'ont saisie quand Peverley a inscrit son deuxième de la soirée pendant une punition à P.K. Subban.

«Cette deuxième période a fait la différence dans le match, a reconnu Jacques Martin. Les Thrashers ont été plus agressifs, plus déterminés, et ils ont gagné la bataille des unités spéciales.»

Benoit Pouliot, tout près du demi-cercle d'Ondrej Pavelec, est passé à un cheveu de priver le gardien tchèque d'un blanchissage, en début de troisième, mais il n'a pu tirer à son aise.

Jacques Martin a eu beau chambarder ses trios dans les 20 dernières minutes, rien n'y a fait.

Ce dernier tiers a surtout été marqué par une mêlée impliquant Tomas Plekanec, P.K. Subban, Evander Kane et Zach Bogosian, pourtant quatre des joueurs les plus talentueux sur la patinoire.

La scène en disait long sur la frustration des perdants.

Va-t-il falloir que Jacques Martin élève le ton comme il l'a fait au lendemain du revers face au Flyers de Philadelphie?

Il risque d'attendre 24 heures de plus, car les Sabres de Buffalo, vainqueurs des Leafs de Toronto 3-1 vendredi, sont les visiteurs samedi soir au Centre Bell.

La bonne nouvelle, c'est qu'ils ont sûrement dépensé plus d'énergie que le Canadien...