Il va y avoir de la grande visite au Mellon Arena, mardi. Les Red Wings de Detroit voudraient bien la porter en triomphe pour la cinquième fois en 12 ans, au terme de la rencontre. Les Penguins de Pittsburgh, eux, souhaitent l'envoyer au Michigan dans son caisson.

On parle évidemment de la Coupe Stanley, qui va se pointer en ville pour la deuxième année de suite. L'an dernier, les Red Wings sont repartis avec. Cette année, les partisans des Pens ne veulent pas que le scénario se répète, encore moins voir Marian Hossa la soulever à bout de bras.

«Si ça arrive, je vais me tenir loin de lui», a lancé à la blague, lundi, le vétéran ailier des Wings, Kirk Maltby.

Hossa est l'ennemi public numéro un ici parce qu'il a fait faux bond aux Penguins l'été dernier afin d'augmenter ses chances de gagner la coupe.

Avant la série, l'attaquant Maxime Talbot des Penguins avait affirmé qu'il n'y a rien qui lui ferait plus plaisir que dire à son ancien coéquipier - «Tu as fait le mauvais choix» - en lui serrant la main à la conclusion de la finale.

À une victoire de prouver qu'il a pris la meilleure décision, l'ailier droit des Red Wings s'efforce de ne pas y penser. C'est inimaginable, mais au moins il n'a pas à en parler.

«Il reste beaucoup de travail à faire et un autre gros pas à franchir», s'est-il contenté de dire.

Le Slovaque, âgé de 30 ans, est superstitieux. Il se tape constamment le front, comme s'il touchait du bois, dès qu'il évoque quelque chose de positif qu'il souhaite voir se produire. Il a sûrement un peu mal au front par les temps qui courent...

L'attente de 72 heures entre les matchs cinq et six doit lui paraître interminable. À tout le moins, il peut partager ses états d'âme avec ses coéquipiers qui se sont retrouvés dans la même situation avant le sixième match de la finale, l'an dernier.

«Vous devez maîtriser vos émotions et vous concentrez à jouer, a répondu le gardien Chris Osgood, quand on lui a demandé comment on se sent quand on est si près de savourer une première conquête de la Coupe Stanley. Comme on dit toujours, on doit rester dans le moment présent.

«Vous ne devez pas trop y penser et vous assurer d'accomplir tout ce que vous devez sur la glace. Ça paraît fort simple, mais c'est ce que vous devez faire.»

Sur le plan personnel, Hossa connaît des séries en dents de scie. Il a marqué dans seulement trois des 21 matchs des Red Wings - des doublés dans les quatrièmes rencontres des trois premières séries. Dans les 13 derniers matchs de l'équipe, il n'a réussi que deux buts - aucun en finale.

Contre son ancienne équipe, il a amassé trois passes, en plus d'obtenir 19 tirs au but. Dans le gain de 5-0 samedi, il a récolté deux aides, en plus de dominer les siens avec huit mises en échec.

L'entraîneur Mike Babcock peut comprendre que la pression soit forte sur lui en finale.

«Je ne sais pas s'il remet en doute le choix qu'il a fait, a-t-il dit. J'estime qu'il doit être satisfait. C'est juste qu'il se retrouve dans la position la plus inconfortable qui soit. On aurait pu affronter plusieurs autres équipes et ç'aurait été plus facile à gérer pour lui.»