Rivaux dans la Ligue de hockey de l'Ontario, Yannick Weber et P.K. Subban sont devenus des amis grâce au Canadien de Montréal.

Les deux défenseurs ont pourtant eu toutes les occasions d'apprendre à se détester. Les Rangers de Kitchener, l'équipe de Weber, et les Bulls de Belleville, la formation de Subban, se sont battus pour le titre de la saison régulière dans le circuit junior ontarien, l'hiver dernier, en plus de s'affronter en finale des séries, puis encore à la coupe Memorial.

Et maintenant, Weber et Subban tentent tous les deux de se hisser le plus haut possible dans la hiérarchie des défenseurs du CH.

On les a vus souvent ensemble ces deux dernières semaines au Centre Bell. Dans le vestiaire, où ils ont été placés côte à côte pendant le camp des recrues, mais aussi sur la glace. Quand ils en ont l'occasion, ils s'échangent une remarque ou une blague.

«Nous nous sommes rencontrés le jour où nous avons tous deux été repêchés par le Canadien, a raconté Weber, qui a été sélectionné au 73e rang en 2007, une ronde après Subban, repêché au 43e rang. Après, nous nous sommes côtoyés dans les camps de développement, alors nous avons développé une belle amitié. Nous avons du plaisir ensemble.»

«Le fait que nous ayions joué tous deux dans la Ligue de l'Ontario, que nous ayions été repêchés en même temps, que nous fassions partie du même groupe d'âge, nous avons beaucoup de choses en commun, a souligné Subban, vendredi, quelques heures avant d'affronter les Sénateurs, à l'instar de Weber. Nous vivons les mêmes choses en même temps.»

Subban surprend

Des deux espoirs du Canadien qui ont disputé la dernière coupe Memorial, Weber semblait le plus près de la LNH. Mais sans doute était-ce normal. Un an plus vieux que Subban, il en était à ses derniers moments chez les juniors, tandis qu'il restait une autre année d'admissibilité à ce dernier.

Reste que le défenseur suisse semblait avoir un style plus raffiné que son vis-à-vis. Subban semblait plus porté à prendre des risques, tant à l'offensive que dans sa propre zone. Mais il cherchait peut-être à en faire trop parce que les Bulls étaient les négligés du tournoi.

Mercredi à Detroit, à son premier match préparatoire avec le Canadien, Subban a préconisé un style plus conservateur. La commotion cérébrale subie par Mathieu Carle lui a permis de jouer plus souvent que prévu et il a fort bien répondu à l'appel, selon Guy Carbonneau.

«Je ne m'attendais pas à ça de lui, a dit l'entraîneur du Canadien. Reste qu'on l'a quand même repêché pour une raison.»

«Il a de bonnes mains, un bon tir, une bonne vision du jeu, a dit le vétéran défenseur du CH Francis Bouillon, qui a souvent évolué avec Subban, mercredi. Il lui reste à apprendre qu'il vaut mieux envoyer la rondelle vers l'avant le plus rapidement possible, plutôt que de chercher à la transporter.»

«Chez les juniors, je peux plus facilement manoeuvrer de façon à me créer plus d'espace, a indiqué Subban pour expliquer sa façon de jouer avec les Bulls. Avec le Canadien, ce n'est pas tant que je dois jouer de la façon la plus simple possible, c'est juste que le rythme du jeu te commande de relayer la rondelle aux attaquants au plus vite. Tu es comme un quart-arrière au football, qui doit lancer le ballon le plus rapidement possible.»

Pas intimidé

Subban semble doter d'une belle force de caractère. Il n'a pas paniqué, mercredi à Detroit, même s'il faisait face à des joueurs comme Pavel Datsyuk et Marian Hossa.

«Quand ton but, c'est de jouer dans la LNH, tu ne peux pas te laisser intimider, a noté Subban. Si un joueur comme Sidney Crosby a connu autant de succès aussi rapidement dans la LNH, c'est parce qu'il n'était pas du tout intimidé.»

Avant le début du camp, on mentionnait le nom de Weber dans le même souffle, ou presque, que ceux de Mathieu Carle et Pavel Valentenko quand on parlait des défenseurs les plus susceptibles d'être rappelés par le Canadien en cours de saison. Pas Subban.

Mais voilà que Subban faisait partie du groupe de jeunes joueurs devant affronter les Sénateurs, vendredi. Un privilège que Carbonneau a dit avoir accordé à ceux qui le méritaient le plus de par leurs performances jusqu'ici au camp. À l'instar d'un David Desharnais, par exemple.

«Tout le monde me dit que je suis chanceux, que je vis présentement ce dont j'ai toujours rêvé, a affirmé Subban. Mais le travail est loin d'être fini. Oui, je fais partie de l'organisation du Canadien, mais mon but c'est de jouer dans la LNH avec le Canadien, et d'y jouer longtemps.»