S'il fallait choisir un seul match pour expliquer pourquoi le hockey est un sport si spectaculaire, le cinquième affrontement de la finale de la Coupe du Président, entre le Titan d'Acadie-Bathurst et l'Armada de Blainville-Boisbriand, suffirait amplement.

Noah Dobson a inscrit le but vainqueur en troisième période et le Titan a fait un pas de plus vers le deuxième titre de son histoire en défaisant l'Armada 5-3, vendredi soir, dans une partie complètement folle.

Lorsque l'espoir au prochain repêchage de la LNH a touché la cible pour faire 4-2 Titan, à 2:41 du troisième vingt, les amateurs avaient déjà eu droit à du jeu physique, des arrêts époustouflants, des pièces de jeu très bien orchestrées et même un peu de controverse à la suite d'un but refusé.

Malgré les émotions et le jeu intense des deux équipes, les hommes de Mario Pouliot ont trouvé le moyen de prendre les devants 3-2 dans la finale et ils pourront en finir dimanche après-midi, à l'occasion du sixième match.

«Nous avons joué avec notre identité. Nous savions qu'ils allaient sortir en force, mais par la suite, nous avons gagné beaucoup de batailles pour la rondelle et nous avons été efficaces le long des bandes, a indiqué l'entraîneur-chef du Titan. Nous avons réussi à marquer des buts importants.»

Le Titan, qui tente de remporter un premier championnat de la LHJMQ depuis la saison 1998-99, a eu besoin d'une performance inspirée de plusieurs joueurs pour rebondir d'un cuisant revers de 5-1 subi mercredi, devant ses partisans.

Outre le brio de Dobson, Michal Ivan, Samuel L'Italien et Jeffrey Truchon-Viel ont tous les trois amassé un but et une mention d'aide pour les vainqueurs. Ethan Crossman a aussi trouvé le fond du filet.

«Nous n'étions pas satisfaits de la façon dont nous avions joué à Bathurst, a affirmé Dobson. Nous sommes heureux d'avoir pu rebondir à l'étranger contre une équipe qui travaille fort. Le travail n'est cependant pas terminé.»

Joël Teasdale, Alexander Katerinakis et Charles-Antoine Giguère ont répliqué pour l'Armada, qui n'est qu'à une défaite de s'incliner pour une deuxième année de suite en finale du circuit Courteau.

Le gardien du Titan Evan Fitzpatrick a réalisé quelques bijoux pendant la partie, dont un arrêt spectaculaire aux dépens de Thomas Ethier, alors que l'Armada souhaitait niveler le pointage à 4-4 en fin de troisième période. Fitzpatrick a conclu la rencontre avec 33 arrêts.

À l'autre bout de la patinoire, Emile Samson s'est aussi signalé devant les attaques du Titan, mais il a joué de malchance à deux reprises. Le gardien de l'Armada a stoppé 28 des 32 lancers dirigés vers lui.

Les deux équipes ont donné le ton dès la mise en jeu initiale et le niveau de jeu n'a pas diminué d'un cran jusqu'à la dernière seconde.

«C'était un match plaisant, a lancé l'entraîneur-chef de l'Armada, Joël Bouchard, tout sourire malgré la défaite. Nous avons probablement joué notre meilleur match. Il y a eu quelques erreurs, mais de leur côté aussi.»

Teasdale a permis à l'équipe locale d'ouvrir le pointage en avantage numérique, dès la quatrième minute, mais le Titan a joué de chance pour se procurer une avance de 2-1, quand L'Italien et Ivan ont profité de déviations pour faire bouger les cordages.

Le point tournant du match aurait pu survenir en fin de deuxième période, alors que les visiteurs menaient 3-2.

Le Titan semblait avoir déjoué Samson et la lumière rouge s'est allumée derrière lui, mais les arbitres ont arrêté le jeu après avoir constaté que la rondelle était dans le filet. Ils ont décidé d'aller à la reprise vidéo avant de finalement refuser le but.

«J'ai vu la lumière s'allumer et je n'avais jamais entendu le sifflet. Les arbitres sont venus me voir et ils m'ont dit qu'il n'y avait pas de but. C'est la seule explication que j'ai reçue, a fait savoir Pouliot. Nous avions le choix de continuer à «chialer» ou de retrouver notre concentration.»

Heureusement pour le Titan, Dobson a marqué au dernier tiers et l'équipe a su résister aux poussées offensives de l'Armada, même si elle avait réduit l'écart à 4-3.