Comme nous l’avions écrit au lendemain du bilan de fin de saison de l’état-major des Alouettes, il y a quelques semaines, Vernon Adams fils est l’homme de l’organisation au poste de quart-arrière. Adams et le meilleur receveur du club, Eugene Lewis, ont signé de nouveaux contrats de deux et d’une saison respectivement.

Adams a connu une campagne en dents de scie en 2021, qui s’est terminée par une blessure à une épaule l’ayant forcé à rater la dernière ligne droite de la saison, ainsi que le match éliminatoire à Hamilton. Le quart de 28 ans aurait pu choisir de s’apitoyer sur son sort et de bouder après l’acquisition de Trevor Harris. Son attitude a plutôt prouvé hors de tout doute qu’il était un joueur d’équipe et un meneur.

« Les derniers mois ont assurément été difficiles, mais je pouvais les vivre de deux façons très différentes. Ou bien je boudais et je laissais la dépression me gagner, car c’est difficile d’être à l’écart du jeu, ou bien j’agissais en professionnel en apprenant des choses de la part d’un vétéran [Harris] qui avait déjà joué dans deux matchs de la Coupe Grey, tout en aidant mes coéquipiers et en apportant une énergie positive dans notre vestiaire. J’ai choisi la deuxième option. »

Pour le directeur général Danny Maciocia, la décision d’ajouter une saison au contrat d’Adams et d’ainsi confirmer qu’il était le partant n’a pas été difficile à prendre.

« On l’a vu lorsqu’il était blessé, mais on savait déjà qu’il était un leader. On communiquait avec lui et on voyait sa façon de travailler et sa façon d’agir, son implication auprès des autres quarts-arrière et des autres joueurs. Il n’y a jamais eu de doute dans mon esprit que c’était la bonne personne [pour être le quart partant].

« Un autre facteur [dans la décision] a été son amour pour Montréal et l’organisation. Avec les armes qu’on a autour de lui en attaque, je suis convaincu qu’il va continuer de faire de belles choses. C’est quelqu’un qui est respecté dans le vestiaire. Pour nous, Ç’a été une décision facile », a expliqué Maciocia.

« Ce sont de bonnes personnes et de bons meneurs. C’est agréable de les côtoyer et ils ne causent jamais de problèmes à l’extérieur du terrain », a noté le directeur général au sujet d’Adams et de Lewis.

Un apprentissage

En 2019, les pièces du casse-tête avaient semblé se mettre en place sur le terrain pour Adams. Jouant avec l’abandon d’un joueur qui n’avait plus rien à perdre après quatre saisons passées dans un rôle de réserviste aux quatre coins de la ligue, il avait étonnamment bien paru et s’était établi comme le partant des Alouettes.

En 2021, Adams a cette fois eu à progresser à l’extérieur des lignes blanches. Il y a eu des moments difficiles en cours de route, entre autres avec les journalistes, alors que le jeune homme a parfois eu de la difficulté à contenir ses émotions.

« La dernière saison a certainement été une expérience enrichissante [learning experience] pour moi. C’était la première fois que je commençais une saison en tant que quart partant d’une équipe professionnelle, et je pense que j’ai voulu trop en faire. J’ai manqué de maturité à certains moments. Mais j’ai appris énormément. »

Une grande amitié

Adams et Lewis ont expliqué que la possibilité de poursuivre leur carrière ensemble avait été un facteur déterminant dans leur décision de signer de nouveaux contrats. Contrairement à celui d’Adams, le contrat de Lewis aurait pris fin en février sans une prolongation.

« J’ai toujours dit que je n’aurais pas la carrière que j’ai si ce n’était de Vernon. C’est un ami très cher pour moi, sur le terrain et à l’extérieur. Et je sais ce dont il est capable comme joueur », a dit Lewis.

« Tout ce que j’ai connu dans la LCF, c’est Montréal. J’ai passé toute ma carrière professionnelle ici jusqu’à maintenant. C’est l’équipe qui m’a fait confiance et qui m’a permis de me retrouver dans ma situation actuelle. Le respect et la loyauté sont très importants pour moi », a précisé Lewis.

« Qui plus est, on a un travail à terminer ! Pour notre équipe, c’est maintenant la Coupe Grey ou rien à ce stade.

« Geno [Lewis] est l’un de mes meilleurs amis et on est très proches. Alors ç’a été un facteur très important dans ma décision. Le fait que Khari [Jones] sera de retour, également. »

Le contraire aurait été étonnant, mais les Alouettes ont effectivement confirmé que Khari Jones serait de retour à son poste d’entraîneur-chef pour une troisième saison en 2022.

Le retour d’Adams chez les Alouettes en 2022 n’exclut pas, par ailleurs, un retour de Harris. À condition qu’il accepte une diminution salariale substantielle, lui qui devait normalement toucher un salaire d’environ 500 000 $ l’an prochain.

« On ne peut pas se permettre d’avoir deux quarts-arrières avec des salaires de partants sous le plafond salarial et je l’ai expliqué à Trevor. On va se parler de nouveau prochainement. La balle est dans le camp de son agent et lui », a expliqué Maciocia.