Le début de saison de Vernon Adams fils reste le sujet de l’heure chez les Alouettes.

Après avoir eu quelques jours pour digérer sa contre-performance dans la défaite de 27-10 des siens, vendredi soir contre Hamilton, le quart-arrière n’avait pas l’air aussi abattu, lundi, qu’il l’était dans les minutes qui ont suivi la partie.

« J’ai passé le week-end en compagnie de ma mère et ça m’a fait du bien de passer du temps en famille. J’ai regardé des bandes vidéo du match, et je suis de retour au travail afin de m’améliorer », a dit Adams fils.

La mère d’Adams fils lui a essentiellement dit la même chose que la plupart des gens de son entourage. Qu’il vienne de sa conjointe, qui est psychothérapeute, de son agent, de ses entraîneurs ou de ses coéquipiers, le message change peu.

« Comme beaucoup de gens me l’ont dit, elle [sa mère] trouve que je ne semble pas m’amuser sur le terrain et que je suis un joueur méconnaissable. J’ai parlé à plusieurs personnes, dont mes coéquipiers, et tout le monde me dit la même chose. »

Tout le monde dit la même chose parce que c’est vrai : Adams fils ne joue pas avec l’abandon et l’enthousiasme qui le caractérisaient en 2019. Comme on dit en bon français, il semble « pogné » derrière sa ligne. Il a l’air d’un quart qui pense trop et qui a perdu toute sa confiance.

« Que ce soit en raison des attentes qu’il y avait au début de la saison, du contrat [qu’il a signé en 2020] ou de n’importe quoi d’autre, je pense que j’ai laissé des facteurs extérieurs m’affecter », a reconnu le quart-arrière.

Je n’ai pas à devenir un joueur différent, car c’est en étant fidèle à moi-même que j’ai mérité ce poste.

Vernon Adams fils

Adams fils n’avait jamais perdu deux départs de suite dans la Ligue canadienne de football (LCF) jusqu’à la défaite contre les Tiger-Cats. Ne l’oublions pas.

Il y a un peu plus de deux ans, il était le quatrième quart du club, et sa carrière dans la LCF ne tenait plus qu’à un fil. C’est d’ailleurs ce qu’a pris soin de rappeler Khari Jones, lundi.

« Je pense qu’il a la force mentale pour surmonter l’épreuve qu’il vit parce qu’il en a déjà surmonté plusieurs dans sa carrière. Il aurait très bien pu abandonner lorsqu’il a été libéré par les Tiger-Cats ou après avoir été échangé à quelques reprises. Ou encore lorsqu’il était le quatrième quart-arrière de notre équipe au début du camp en 2019. Vernon est un battant », a dit Jones.

« Et c’est pour cette raison que nous l’aimons et que nous croyons en lui. Ce n’est pas la fin du livre, bien au contraire, ce n’est que le début. »

Jones s’est entretenu avec son quart-arrière au cours des derniers jours. Une discussion qui semble avoir aidé Adams fils à remettre les choses en perspective.

PHOTO ROBERT SKINNER, ARCHIVES LA PRESSE

Khari Jones (entraîneur-chef), Vernon Adams fils et Danny Maciocia (directeur général)

« Khari a vécu le même genre de situation lorsqu’il est devenu un quart partant et qu’il y avait de la pression de l’extérieur. Il fait un bon travail en s’assurant que je demeure calme et en contrôle de mes émotions », a expliqué Adams fils.

« Il n’y a pas beaucoup de gens qui peuvent comprendre ce qu’il vit actuellement. On a parfois l’impression qu’on porte le poids du monde entier sur ses épaules, que ce soit en raison d’un contrat, des attentes ou peu importe quoi d’autre. On a donc eu une très bonne discussion. Je lui ai parlé de mes propres expériences et des choses qui m’avaient aidé à progresser. »

Jones et les autres entraîneurs des Alouettes apporteront des ajustements en vue du prochain match de l’équipe, vendredi soir à Ottawa (19 h 30). On peut s’attendre à ce que l’équipe simplifie son plan de match un tantinet, question de permettre à Adams fils de jouer plus naturellement.

« Je crois qu’il va redevenir le joueur que l’on connaît tous. Ça prend un peu de temps, mais ça ne m’inquiète pas outre mesure. Il doit être fidèle à lui-même. Il ne sera pas un quart-arrière parfait, car aucun quart ne l’est. Ce sont les hauts et les bas que doivent traverser les jeunes quarts-arrières. Il va se sortir de cette mauvaise passe, je le crois sincèrement », a dit Jones.

Toujours sous la loupe

Adams fils n’a pas été bon lors des deux derniers matchs des siens, mais on ne peut pas dire qu’il ait été aidé par les autres joueurs de l’attaque. Les receveurs auraient pu attraper quelques passes de plus. William Stanback et le jeu au sol ont quant à eux été neutralisés par la défense des Tiger-Cats, vendredi.

« Que l’on gagne ou que l’on perde, le quart-arrière est toujours celui qui recevra le mérite ou le blâme. C’est malheureux, mais c’est comme ça », a rappelé le receveur Eugene Lewis, qui a lui-même été quart-arrière à l’école secondaire.

« Il y a plusieurs choses qui ne vont pas bien actuellement, ce n’est pas seulement le jeu de Vernon. On doit l’aider en attrapant le ballon, même si ce n’est pas toujours une passe parfaite. »

« J’ai encore pleinement confiance en Vernon et j’irai toujours au combat. Je sais ce dont il est capable comme joueur et je sais qu’on apportera les correctifs nécessaires. »