Dans le sud-est des États-Unis, Kyle Busch est aussi connu que Barack Obama. Pourtant, bien peu de Montréalais ont dû le reconnaître, hier, quand il a visité la métropole pendant quelques heures.

À 24 ans, Busch est l'un des pilotes-vedettes du NASCAR et il sera la tête d'affiche de l'épreuve Napa 200, les 29 et 30 août, sur le circuit Gilles-Villeneuve. Présentement en tête du championnat Nationwide, au volant d'une Toyota du Joe Gibbs Racing, il visera une bonne performance sur un circuit qu'il a découvert pour la première fois, hier, à très basse vitesse au milieu des cyclistes et des piétons.

 

«C'est bien plus étroit que je le croyais, a vite constaté Busch, en descendant de sa Camry. Ce sera chaud dans les virages serrés et je ne crois qu'on pourra rouler souvent trois de large sur cette piste...

«Je suis à l'aise sur les circuits routiers et ce sera intéressant d'affronter des pilotes comme Jacques Villeneuve, Marcos Ambrose ou Ron Fellows. Je connais un peu Jacques et ce sera bien de le retrouver ici sur un circuit qui porte le nom de son père.»

Réputé pour son tempérament et sa rage de vaincre, le pilote originaire de Las Vegas bouscule l'ordre établi du NASCAR depuis ses débuts précoces, en 2001, alors qu'il n'avait que 16 ans. Vainqueur en série Nationwide à 19 ans et en Coupe Sprint à 20 ans, Busch ne vit que pour la course et reconnaît n'avoir pas beaucoup d'intérêt hors des circuits et du garage de son équipe en Caroline-du-Nord.

Son franc-parler et ses méthodes parfois brusques en piste lui ont valu beaucoup de détracteurs - y compris parmi ses collègues -, mais il a aussi une légion d'admirateurs qui apprécient son talent et son comportement souvent rebelle.

«C'est vrai, je suis un peu fou, a-t-il admis, hier, en conférence de presse. Mais cela vient de ma passion pour la course et pour la victoire. Je travaille fort - j'ai rarement une journée libre - et j'attends de ceux qui travaillent avec moi qu'ils soient aussi passionnés.»

Busch est sans doute l'un des pilotes les plus actifs du NASCAR. Engagé à temps plein en Coupe Sprint et en série Nationwide, il multiplie aussi les présences dans les courses de camionnettes, de «Late model» ou de «dirt track». Mercredi, il était en Pennsylvanie pour une course-bénéfice organisée par le pilote Kasey Kahne. Ce matin, il sera à Watkins Glen pour les essais des deux épreuves du week-end.

À Montréal, il profitera d'un rare week-end avec une seule course à son programme, le Coupe Sprint faisant relâche. «Cela nous laissera plus de temps pour bien préparer la course», a-t-il souligné.

«Sur un circuit routier, le freinage est déterminant. J'ai examiné le circuit sur le jeu vidéo F1 Championship, mais les F1 freinent beaucoup mieux qu'une voiture NASCAR. Je n'hésiterai pas à demander conseil aux spécialistes comme Marcos (Ambrose) ou Ron (Fellows) pour bien évaluer les points de freinage dans les chicanes et l'épingle.»

Parlant de Formule 1, Busch a bien failli tester la Toyota de F1, l'automne dernier au Japon. Un conflit d'horaires l'a toutefois obligé d'annuler sa participation à la journée d'essais, mais il rêve de pouvoir y participer cette année.

«Je ne sais pas si je pourrais concourir en F1, a-t-il indiqué. Je devrais être en meilleure forme, c'est certain... Mais j'aimerais pouvoir piloter l'une de ces voitures un jour.»

En attendant, Busch entend se concentrer sur d'autres Toyota. Bien placé pour remporter un premier titre en série Nationwide - il vient d'aligner neuf courses avec une première ou une deuxième place -, il devra mettre fin à une série difficile en Coupe Sprint pour participer à la «Chase» opposant dans les 10 dernières épreuves de la saison les 12 meilleurs pilotes du classement. Présentement 13e, il compte profiter des prochaines courses pour se replacer dans la course au titre.