La course Nationwide disputée sous la pluie au circuit Gilles-Villeneuve à Montréal a bien fait jaser le monde de NASCAR.

Il s'agissait de la première fois dans l'histoire de la série américaine de stock-car qu'une course - non pas une séance d'essais ou de qualification, mais une course - avait lieu malgré la pluie. Une première qui a causé toute une commotion chez les équipes, peu habituées à devoir se munir de pneus de pluie et d'essuie-glace, mais aussi chez les dirigeants de NASCAR, qui n'avaient jamais dirigé d'épreuves dans de telles conditions.

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«J'ai eu beaucoup de plaisir», a déclaré le pilote Greg Biffle après avoir pataugé jusqu'à une huitième place dans la course disputée sur piste détrempée, samedi, à l'île Notre-Dame. «Je suis content d'avoir aidé à marquer l'histoire.»

Biffle était tout excité quand NASCAR a finalement sorti les pneus à rainures pour la pluie que Goodyear avait traîné de circuit routier en circuit routier pendant des années. Mais il ne voyait pas les choses tout à fait de la même façon quelques heures plus tard.

«J'avais plutôt hâte de vivre ce moment parce que je n'avais jamais pris part à une course dans la pluie, mais je pense que ce ne sera plus le cas maintenant, a ajouté Biffle. C'était un peu stressant quand il a commencé à pleuvoir très fort à la fin. Les voitures glissaient sur la piste et laissez-moi vous dire, faire de l'hydroplane à 140 ou 150 milles à l'heure, ce n'est pas très sécuritaire.»

NASCAR s'est dit satisfaite de la façon dont les pneus se sont comportés et dont les équipes ont réagi aux conditions difficiles.

«Nous avons le sentiment que ça s'est déroulé aussi bien que ç'aurait pu se dérouler», a déclaré Robin Pemberton, vice-président de la compétition pour NASCAR, dimanche depuis la piste de Pocono, où allait se disputer la course de Coupe Sprint.

«Avec le recul, il y a peut-être une ou deux petites choses que nous aurions fait différemment. Mais nous n'avons aucune expérience quand vient le temps de gérer des courses du genre.»

Pemberton a indiqué que ce sont les flaques d'eau qui s'accumulaient sur la piste, et non le comportement des pneus, qui ont provoqué la plupart des problèmes et incité les dirigeants du circuit Nationwide à stopper la course à 26 tours de la fin. Il avait alors commencé à pleuvoir beaucoup plus fort.

«Quand on ne faisait que rouler sur une piste détrempée, tout allait bien pour tout le monde, a-t-il souligné. C'était juste une question de s'assurer qu'il n'y ait pas de flaques d'eau. Mais à la fin, il y avait des endroits où le drainage ne suivait pas le rythme des précipitations.»

Après un premier drapeau rouge en début de course, provoqué par une première forte averse, la pluie s'est calmée un peu et on a eu droit à une quarantaine de tours sur piste détrempée qui a donné lieu à quelques moments cocasses. Ici et là, on voyait un essuie-glace balayer inutilement dans les airs pendant qu'un bolide accélérait dans la ligne droite, pour ensuite se reposer sur le pare-brise, et faire le travail, quand la voiture ralentissait dans une courbe.

Card Edwards, qui avait choisi de poursuivre sans essuie-glace, a sorti le squeegee pendant les drapeaux jaunes pour tenter - maladroitement - d'essuyer son pare-brise, tout en continuant de conduire de l'autre main. Edwards a même offert à un pilote qui roulait à ses côtés de lui essuyer son pare-brise pour lui...

«Nous devons trouver le moyen de mieux ventiler les vitres, de mieux les garder nettoyées, a noté le pilote Jason Leffler. Tant et aussi longtemps que les vitres restent claires, les voitures se comportent bien dans la pluie.»

C'est ce qui a d'ailleurs coûté cher à Jacques Villeneuve et Joey Logano, qui ont tous deux eu des accidents durant le dernier drapeau jaune de la course, quand la pluie s'est intensifiée. A 40 milles à l'heure, ils ne voyaient plus puisque la pluie ne de dissipait plus sur leur pare-brise, et ils ont tous deux percuté la voiture qui les précédait, ne les ayant pas vu freiner.

«La priorité dans ce sport doit être nos pilotes, et il y avait un certain nombre de pilotes sur les ondes qui disaient à leur équipe qu'ils ne pouvaient voir et hydroplanaient sous drapeau jaune, a fait savoir Dave Rogers, le chef d'équipe de Logano. Nous n'avons pas bien écouté nos pilotes, et nous avons été victimes de cela.»

NASCAR a aussi mêlé les équipes en décidant elle-même quels pneus celles-ci devaient utiliser, et à quel moment.

«Nous avons fait du mieux que nous le pouvions avec les connaissances que nous avions, a déclaré le pilote David Ragan. NASCAR a fait ce qu'il fallait faire pour s'assurer que la course ait lieu. Il faut leur donner le crédit d'avoir essayé. Nous avons tous appris un peu et, la prochaine fois qu'il y aura une course sous la pluie, ce sera probablement plus facile.»

Pemberton était d'accord.

«Nous aurons un meilleur plan de match la prochaine fois, a-t-il dit. Nous allons écouter ce que les équipes qui étaient là ont à nous dire et nous verrons s'il y a d'autres choses que nous devrons faire, des choses que nous ne savions pas initialement qu'il fallait faire.»