Québec dit non à la demande d'aide financière des promoteurs de l'épreuve de NASCAR sur le circuit Gilles-Villeneuve à Montréal.

«Le promoteur n'a pas démontré de façon satisfaisante au ministère du Tourisme, ni au gouvernement du Québec, qu'il serait rentable pour eux d'investir dans l'événement», a indiqué mercredi Isabelle Lord, porte-parole du bureau de la ministre du Tourisme, Nicole Ménard.

Confronté à un déficit anticipé de 1,6 million $, le promoteur François Dumontier avait demandé une aide gouvernementale de 1 million $. On espérait dans un premier temps une aide de 500 000 $ de Québec; une éventuelle contribution équivalente d'Ottawa était liée à la décision du gouvernement Charest.

«Nous avons fait une étude exhaustive du dossier», a précisé Mme Lord, ajoutant qu'il aurait été difficile de justifier une injection de fonds publics dans le contexte actuel.

«C'est une décision d'affaires que le gouvernement du Québec a prise. Nous n'investissons pas dans des projets dont les retombées économiques ne sont pas au rendez-vous. Le gouvernement du Québec des objectifs très précis en matière de retour à l'équilibre budgétaire.

«Il incombe au promoteur de faire la démonstration des retombées économiques générées par l'événement», a-t-elle ajouté.

Les retombées économiques de la course automobile Nascar n'ont pas été évaluées de façon indépendante, mais Tourisme Montréal et l'Association des hôtels du Grand Montréal affirment que la visibilité médiatique, à elle seule, représente 13 millions $.

Les promoteurs de la course, pour leur part, ont déjà avancé que les retombées économiques de l'événement s'élevaient à 25 millions $.

Bien qu'il n'ait pas avancé de chiffres, le maire de Montréal, Gérald Tremblay, est toutefois convaincu que les retombées existent.

«C'est un apport définitivement pour la ville mais il y en a d'autres qui sont également importants», a-t-il ajouté.

De son côté, le ministre du Développement économique, Clément Gignac, dont la circonscription de Marguerite-Bourgeoys est située sur l'île de Montréal, a fait valoir qu'il n'y avait aucune comparaison possible avec le Grand Prix de Formule 1 qui, lui, jouit de généreuses subventions des pouvoirs publics.

«La Formule 1 avait été expérimentée pendant des années. Nous avions des chiffres qui prouvaient l'impact économique. Dans le cas (de Nascar), ce qui a été avancé auprès de ma collègue (Nicole Ménard), les impacts économiques, faisaient en sorte que ça ne justifiait pas une implication des fonds publics», a soutenu le ministre Gignac, qui a minimisé l'impact d'un éventuel départ de l'épreuve.

«Quand on regarde actuellement la situation de la métropole, le taux de chômage est un des plus faibles à travers les 30 grandes métropoles nord-américaines. Donc, je pense que Montréal va pouvoir survivre à cette décision», a-t-il fait valoir.

N'empêche que la déception du maire Tremblay était vive et n'avait d'égale que son impuissance avouée.

«Pour nous, à partir du moment où le gouvernement du Québec n'investit pas et que Développement économique Canada n'investit pas non plus, la Ville de Montréal ne peut pas y aller seule. Les efforts ont été faits, c'est malheureux mais il y aura peut-être d'autres événements dans l'avenir», a dit le maire.

Le contrat entre l'International Speedway Corporation (ISC), promoteur de l'événement représenté par François Dumontier à Montréal, et la Ville de Montréal ainsi que le circuit Gilles-Villeneuve venait à échéance le 30 juin.

L'épreuve de la série Nationwide du circuit Nascar, à la fin du mois d'août, pourrait donc être la dernière sur l'île Notre-Dame. Une telle éventualité signifierait fort probablement la fin des espoirs de voir un jour une épreuve de la série Sprint, la série reine du Nascar, sur le circuit Gilles-Villeneuve.