Même s'il fait partie du trio de tête du Championnat du monde de Formule 1, le tenant du titre Kimi Raikkonen (Ferrari) a semblé poursuivi par la poisse durant la première moitié de la saison, à l'image du Grand Prix de Grande-Bretagne disputé dimanche.

Le résultat brut n'est pas flatteur, avec une quatrième place à plus d'un tour du vainqueur britannique Lewis Hamilton (McLaren-Mercedes). Mais il ne reflète guère la réalité.

Troisième sur la grille, le Finlandais avait dépassé son compatriote Heikki Kovalainen (McLaren-Mercedes) et fondu sur le leader Hamilton quand les deux hommes effectuaient simultanément leur premier ravitaillement.

Hamilton changeait de pneus mais pas Raikkonen, qui, en concertation avec son équipe, décidait de poursuivre avec ses gommes intermédiaires déjà bien usées. Un pari osé qui aurait pu s'avérer payant si le temps s'était amélioré, comme le prévoyait le service météo de la scuderia Ferrari.

Sauf que la pluie ne tardait pas à redoubler... Raikkonen pataugeait littéralement avec des pneus détruits et perdait un temps fou, jusqu'à cinq secondes au tour sur Hamilton, fringant leader équipé pour la pluie. D'ailleurs, il ne tardait pas à se faire dépasser par d'autres concurrents, eux aussi en pneus neufs. Il chutait ainsi jusqu'à la 11e place avant de rentrer aux stands pour chausser enfin les gommes adéquates.

«Nous n'avons fait qu'une erreur mais elle nous a coûté cher, estime Raikkonen, toujours aussi zen. Nous avions la possibilité de remporter la course mais nous avons décidé de conserver le même train de pneus parce qu'on attendait une amélioration.»

Revers

Le champion du monde, qui n'a plus gagné depuis le Grand Prix d'Espagne en avril, ne cherche pas à blâmer qui que ce soit pour cette mauvaise interprétation des prévisions météorologiques.

C'est en tout cas un sale coup supplémentaire après plusieurs revers de fortune. En Australie déjà, pour la première course de la saison, il parvenait à sauver un point malgré l'acharnement d'un sort contraire, avec un premier souci en qualifications et un problème moteur en course.

Que dire ensuite du Grand Prix du Canada, où, candidat sérieux à la victoire, il était tamponné bêtement par Hamilton dans la voie des stands. Le tout sans oublier son échappement explosé au Grand Prix de France à Magny-Cours quand la victoire lui tendait les bras...

«Les choses ne vont pas très bien pour moi en ce moment quand on voit tout ce qui m'est arrivé lors des quatre dernières courses, regrette Raikkonen. Mais je suis quand même en tête du championnat à égalité avec Felipe (Massa) et Lewis (Hamilton). Donc d'un côté je suis déçu, mais en même temps j'ai conscience que ça pourrait être bien pire.»

En effet, ses adversaires n'ont pas profité de ses malheurs et aucun n'a fait le break. Personne n'a pris ses distances au classement et quatre pilotes se tiennent en trois points: Raikkonen, Massa et Hamilton ont 48 points tandis que le Polonais Robert Kubica (BMW Sauber) en compte 46.

Ses concurrents ont peut-être laissé passer leur chance: «On sait qu'on a un beau potentiel, qu'on a une voiture qui peut gagner et quand tout fonctionnera correctement on retrouvera le chemin de la victoire», conclut le Finlandais.