Lewis Hamilton (McLaren-Mercedes) a survolé devant son public un Grand Prix de Grande-Bretagne de F1 rendu passionnant par des conditions météorologiques typiquement britanniques et a ainsi regagné la tête du championnat, dimanche à Silverstone.

Quelques averses dantesques ont rendu la piste extrêmement glissante et la plupart des pilotes ont été piégés à un moment ou à un autre. Hamilton n'a effectué qu'une toute petite faute sanctionnée par un bref passage dans l'herbe mais il a par ailleurs maîtrisé la course d'une main de maître, tournant à certains moments quatre à cinq secondes au tour plus vite que tous ses opposants.

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«C'est vraiment, et de loin, ma plus belle victoire, a affirmé Hamilton qui avait déjà excellé sous la pluie à Monaco. C'est l'une des courses les plus dures que j'ai faites. A certains endroits ça m'a rappelé celle du Mont Fuji l'an dernier, même s'il pleuvait moins.»

«A certains moment je ne voyais plus rien et à plusieurs reprises j'ai dû relever ma visière et enlever la buée à l'intérieur avant de la rabaisser, a encore raconté le pilote Britannique. En tout cas je voudrais dédier cette victoire à ma famille. Ces dernières semaines ont été difficiles pour moi et ils m'ont bien soutenu.»

Massa dernier

Hamilton, qui s'est encore excusé pour sa piètre performance en qualifications (4e), est devenu le premier Anglais à remporter son Grand Prix national depuis Johnny Herbert en 1995.

Lui qui comptait 10 points de retard au championnat a vécu une après-midi de rêve puisque, outre sa victoire, tous ses opposants ont failli. Il a donc repris la tête du classement, à égalité de points (48 pts) avec les deux pilotes Ferrari, Felipe Massa et Kimi Raikkonen. Cela lui a aussi permis de passer un coup d'éponge sur ses mésaventures de Montréal et de Magny-Cours.

Massa était arrivé à Silverstone en leader mais il n'a pas fait honneur à son statut. Qualifié modestement neuvième, il se condamnait en partant en tête à queue dès le premier tour. Il repartait dernier et allait encore multiplier les approximations pour finir 13e et dernier classé. Depuis ses deux abandons en début de saison, il avait pourtant à chaque fois ramené de beaux points.

Quant à Raikkonen, lui aussi en difficulté après avoir été un moment en mesure de se battre pour la victoire, il a sauvé la quatrième place en fin de course.

Le dernier des prétendants, Robert Kubica (BMW Sauber), a de son cÈté commis sa première grosse erreur de la saison et est sorti de la piste alors qu'il aurait pu prendre seul la tête du classement.

«Un mur noir»

Le Polonais reste malgré tout à deux petits points seulement du trio de tête, ce qui augure d'une seconde partie de saison passionnante.

Son coéquipier chez BMW Sauber, Nick Heidfeld, est lui aussi revenu un peu dans le coup en se classant une nouvelle fois deuxième. L'Allemand avait déjà raté la victoire de peu au Canada.

«Finir deuxième aujourd'hui est un excellent résultat, Lewis était clairement plus rapide que moi, avouait l'Allemand qui compte dorénavant 36 points. Les choix de pneus ont été déterminants. A mon premier ravitaillement on s'est demandé si on devait conserver nos pneus intermédiaires usés, mais heureusement on a décidé d'en monter des neufs. On s'attendait à une petite averse mais quand je suis arrivé de l'autre cÈté du circuit et que j'ai vu un mur noir devant moi j'ai compris qu'il fallait s'attendre à plus que ça.»

Enfin, sur la troisième marche du podium on a retrouvé un Rubens Barrichello sauvé des eaux. Parti 16e sur la grille, le Brésilien n'a pas commis d'erreurs et a effectué des choix de pneus tout à fait judicieux. Il a décroché son premier podium depuis 2005 lorsqu'il courait encore pour Ferrari.

«C'est fantastique, j'adore les courses disputées sous la pluie mais on a clairement eu de la chance aujourd'hui, avouait-il. Ce podium arrive au bon moment.»