Tout le monde a cru au pire en voyant la voiture de l'écurie BMW Sauber tournoyer sur le circuit Gilles-Villeneuve à son 27e tour de la course d'hier, en plus de violemment percuter deux murs de béton.

Tout le monde a cru au pire en voyant la voiture de l'écurie BMW Sauber tournoyer sur le circuit Gilles-Villeneuve à son 27e tour de la course d'hier, en plus de violemment percuter deux murs de béton.

«Quand j'ai vu l'accident, j'ai réellement pensé qu'il était mort», a lancé aux journalistes Ronald Denis, médecin-chef associé au Grand Prix du Canada et chef du département de chirurgie et de traumatologie à l'hôpital du Sacré-Coeur.

Pourtant, le pilote n'a jamais arrêté d'être conscient, dès la seconde où les secours sont arrivés à ses côtés, jusqu'à ses examens à l'hôpital du Sacré-Coeur, où il a été transporté par hélicoptère. Tout au plus s'est-t-il évanoui quelque 20 secondes, immédiatement après l'impact. Mais «Dès qu'on est arrivé, il nous parlait», a indiqué le Dr Denis, l'un des premiers à être arrivés sur les lieux.

«Il se souvient de tout... Il se souvient que quand il a accroché la roue de Trulli, il était à environ 250 km/h, a-t-il ajouté. Il croit qu'il y a des pilotes qui l'ont dépassé sur le jaune et qui n'auraient pas dû.»

L'hôpital a fait savoir en fin de journée qu'après avoir effectué «tous les examens médicaux requis», l'on ne prévoyait aucune séquelle à la suite de l'accident.

Par mesure de précaution, Kubica restera hospitalisé jusqu'à au moins ce matin. Il sera alors réévalué par les équipes médicales locales, puis par le médecin-chef de la FIA. Ce dernier pourra déterminer si le coureur prendra le volant à Indianapolis la semaine prochaine. C'est le médecin-chef du circuit américain qui aura le dernier mot.

Violente collision

«Je ne m'attendais pas à ça», a reconnu le docteur en faisant allusion à la légèreté des blessures subies par le pilote.

Il faut dire que la collision a été pour le moins violente. Le bolide du coureur a d'abord accroché la roue du pilote Jarno Trulli, avant d'effectuer une série de tonneaux et de sortir de piste, ses pièces déchiquetées partant dans tous les sens. À cet endroit de la piste, les monoplaces atteignent les 300 km/h. La BMW a arrêté sa course dans un bloc de béton, une tête inerte pendant sur le côté.

Comment, après un tel choc, le Polonais de 22 ans a-t-il pu s'en tirer presque indemne ? «Les voitures sont beaucoup mieux conçues. Elles sont conçues pour protéger l'habitacle. Et il a frappé à angle et non de plein fouet», a expliqué Ronald Denis.

Dans l'entourage BMW Sauber, on était évidemment soulagé d'apprendre la nouvelle. Ginette Alarie, une Québécoise qui travaille chaque année dans le paddock de l'écurie lors du Grand Prix de Montréal, a elle aussi cru que ça y était.

«Quand c'est arrivé, tout le monde s'est approché de l'écran et on sentait vraiment un malaise. J'avais la chair de poule. Ils ont répété et répété... Il n'y a plus personne qui parlait. Moi, j'étais sûre qu'il était mort. J'en ai vu d'autres, accidents, mais celui-là, il est quelque chose.»

«Je n'en reviens pas d'apprendre qu'il n'a à peu près pas de dommage. Là, je vais finir bien plus tard ce soir, on va être super morts tout le monde, mais ça valait la peine.»

Le Dr Denis s'est dit très satisfait du travail de ses équipes de secours. L'accident est survenu vers 13h40 ; l'hélicoptère transportant l'accidenté est atterri sur le terrain de l'établissement de santé peu après 14h20.

Sur place, une autre équipe et une chambre l'attendaient.

Septième au classement, Robert Kubica n'en était pas à son premier accident.

Il a été victime en 2003 d'un grave accident de la route, en Pologne, alors qu'il était passager. Cette fois-ci, le pilote avait une image du pape Jean-Paul II dans sa voiture, sans doute en guise de porte-bonheur...