Les premiers essais hivernaux à Jerez, en Espagne, ont marqué jeudi le lancement d'une nouvelle saison de F1. Depuis la dernière course au Brésil, on s'est activé en coulisses.

Un sport à deux vitesses

La saison hivernale a une nouvelle fois mis en exergue l'existence d'un clivage au sein de la Formule 1. Ferrari, Red Bull, Mercedes et McLaren ont été relativement calmes sur le marché des pilotes tout en cherchant à améliorer la composition de leurs duos. L'autre moitié des équipes s'est beaucoup plus démenée, non pas nécessairement pour trouver la perle rare, mais tout simplement pour monter un duo « payant », dans tous les sens du terme. La plupart des mouvements de pilotes ont été dictés par des exigences financières. « Trop d'écuries ont le plus grand mal à survivre, ce n'est pas normal, et c'est un sujet qui me préoccupe », a confié en décembre le président de Ferrari, Luca di Montezemolo.

Des têtes tombent

Des patrons d'écuries se sont vus pousser dehors ou ont accepté « de relever de nouveaux défis » cet hiver. Le plus récent changement est notoire : le directeur de l'écurie Lotus, Éric Boullier, a démissionné la semaine dernière. Le Français a été remplacé par Gérard Lopez, copropriétaire de Lotus. Boullier devrait prendre la direction de McLaren cette semaine. Le directeur d'équipe Martin Whitmarsh s'est vu indiquer la sortie par Ron Dennis, redevenu PDG du Groupe McLaren. Mercedes-Benz de son côté n'a pas fait beaucoup d'efforts pour retenir un des grands artisans de son renouveau en F1, Ross Brawn. Sollicité par McLaren, l'ingénieur britannique a préféré prendre un congé sabbatique.

L'argent mais pas le talent

Cela ressemble de plus en plus à une tendance lourde en F1. En manque de liquidités, Lotus et Caterham ont recruté chacune un pilote dit « payant », financièrement parlant. Pastor Maldonado a rebondi cette année chez Lotus, qui espérait recruter Nico Hulkenberg. Oui mais voilà, l'écurie britannique n'a pas eu l'argent de Quantum Sports alors que le Vénézuélien est soutenu par l'industrie pétrolière de son pays. Catheram a elle embauché un inconnu, Marcus Ericsson. Le Suédois n'a pas particulièrement brillé en quatre ans de Formule GP2 mais il est accompagné de commanditaires qui peuvent mettre jusqu'à 12 millions de dollars. Le plus étonnant est que son nouveau coéquipier, Kamui Kobayashi, vient piloter gratuitement pour l'équipe malaisienne à qui il a versé 1 million, récolté auprès de ses fans !

De nouvelles écuries ?

La mesure est passée presque inaperçue. Juste avant le temps des Fêtes, la Fédération internationale de l'automobile (FIA) a lancé un appel d'offres afin de dénicher de nouveaux investisseurs prêts à inscrire de nouvelles écuries de F1 au championnat du monde de 2015. L'argent manque dans les paddocks. Des équipes comme Lotus et Sauber font face à de gros problèmes financiers avant même que la saison ne soit commencée. Les éventuels nouveaux venus avaient jusqu'au 3 janvier pour déposer leur candidature. Ce court laps de temps laisse penser que la fédération a déjà des noms en tête. Les nouvelles écuries s'engageraient pour cinq ans. Une fusion de celles-ci avec certaines déjà existantes est également possible. Le dernier appel d'offres du genre a vu HRT finalement fermer ses portes, Marussia récupérer Virgin et Caterham faire son entrée.

Points doublés au dernier GP

Cette mesure adoptée par la FIA divise et elle pourrait bien déterminer à elle seule le prochain champion du monde. Lors du dernier Grand Prix de la saison à Abou Dhabi, les points seront doublés : 50 points au vainqueur, 36 au deuxième, 30 au troisième, etc. L'objectif est d'assurer le suspense en fin de saison dans la course aux titres mondiaux des pilotes et des constructeurs. Avec un tel pointage, Felipe Massa (Ferrari) et Fernando Alonso (Ferrari) auraient été champions en 2008 et 2012, à la place de Lewis Hamilton (McLaren) et Sebastian Vettel (Red Bull). Vettel justement juge cette mesure « absurde » et « injuste ». Bernie Ecclestone espère encore l'appliquer aux trois dernières courses. Il en va de l'intérêt du championnat, selon lui.

La composition des écuries

RED BULL (Aut)

Sebastian Vettel (All)

Daniel Ricciardo (Aus)

MERCEDES-BENZ (All)

Lewis Hamilton (G.-B.)

Nico Rosberg (All)

FERRARI (Ita)

Fernando Alonso (Esp)

Kimi Raikkonen (Fin)

LOTUS (G.-B.)

Romain Grosjean (Fra)

Pastor Maldonado (Ven)

MCLAREN (G.-B.)

Jenson Button (G.-B.)

Kevin Magnussen (Dan)

FORCE INDIA (Ind)

Sergio Perez (Mex)

Nico Hulkenberg (All)

SAUBER (Sui)

Esteban Gutierrez (Mex)

Adrian Sutil (All)

TORO ROSSO (Ita)

Jean-Éric Vergne (Fra)

Daniil Kvyat (Rus)

WILLIAMS (G.-B.)

Felipe Massa (Bre)

Valtteri Bottas (Fin)

CATERHAM (Mal)

Marcus Ericsson (Suè)

Kamui Kobayashi (Jap)

MARUSSIA (Rus)

Max Chilton (G.-B.)

Jules Bianchi (Fra)