Fernando Alonso (Ferrari), désormais distancé de six points par Sebastian Vettel (Red Bull) -vainqueur des trois dernières courses- en tête du Championnat du monde de Formule 1, garde intact l'espoir de renverser la tendance et de le battre au Grand Prix d'Inde, dimanche sur le circuit de Buddh.

Entre l'Espagnol et l'Allemand, double champions du monde tous les deux, il reste quatre manches aux quatre coins du monde, et 100 points maximums à distribuer. Dès la fin du GP de Corée, il y a 10 jours à Yeongam, Alonso se projetait sur ce circuit de Buddh où Vettel a gagné l'an dernier, mais où la Ferrari F2012 pourrait être plus à l'aise que ces dernières semaines.

Le principal motif d'espoir pour Alonso, en plus de la configuration du circuit indien, avec une longue ligne droite d'un kilomètre, c'est le travail récent effectué par la Scuderia en matière d'aérodynamique, sous la houlette de son directeur Stefano Domenicali et de son designer en chef, Nicolas Tombazis.

Handicapée par une soufflerie trop ancienne, qui n'est plus au niveau de celles de ses rivales, comme Red Bull ou McLaren, l'équipe d'ingénieurs de la maison rouge ne retrouvait plus sur la piste, concrètement, la totalité des données prévues à l'usine, théoriquement. D'où de multiples tâtonnements et beaucoup de temps perdu.

«Nous avons eu quelques surprises désagréables avec certaines améliorations apportées lors des deux dernières courses, donc nous avons tout de suite cherché à comprendre ce qui était allé de travers», explique Tombazis. «Nous avons fait un test avant de partir pour l'Inde et nous avons eu des réponses très intéressantes. Ça nous incite à penser que nous allons refaire le terrain perdu».

Vettel aime Buddh

Selon la rumeur du paddock, c'est sur la soufflerie de Toyota, à Cologne (Allemagne), que Ferrari s'est rabattu, en attendant la rénovation complète cet hiver de sa soufflerie de Maranello. De toute façon, tout est permis, ou presque, en cette fin de saison, et tous les moyens sont bons pour contrer les moyens colossaux de Red Bull, seule écurie de pointe à s'opposer à une restriction des coûts en F1.

Le développement récent de la RB8, autour de l'ingénieur Adrian Newey, a remis Vettel dans la course au titre, grâce à trois victoires nettes et sans bavure à Singapour (suite à l'abandon d'Hamilton), puis surtout au Japon et en Corée, en menant de bout en bout après être parti à chaque fois de la première ligne sur la grille de départ.

Manque de chance pour Alonso, Vettel aime aussi le circuit de Buddh: «J'ai adoré cette piste l'an dernier, et pas seulement parce que j'ai gagné la course», explique le jeune Allemand. «La vitesse moyenne est de 235 km/h, ce qui en fait le deuxième tracé le plus rapide après Monza. Il y a beaucoup de montées (10% du tracé) et de descentes (8%), ce qui le rend encore plus amusant, un peu comme dans une fête foraine. C'est l'un des plus intéressants du calendrier».

Son coéquipier Mark Webber est du même avis. Il trouve que Buddh «ressemble à la Corée, avec beaucoup de lignes droites dans le premier secteur, puis beaucoup de virages dans les secteurs 2 et 3, ce qui oblige à trouver le bon équilibre entre appui aérodynamique et vitesse maximum». Il rappelle qu'il y avait «beaucoup de spectateurs l'an dernier, avec une bonne ambiance» et mise sur une «météo stable». Premiers essais libres vendredi matin.