L'homme d'affaires britannique Bernie Ecclestone tient toujours la barre de la Formule 1, à 81 ans passés, en espérant ne pas se retrouver bientôt à la barre des accusés dans une affaire de pots-de-vin supposés qui intéresse beaucoup la justice allemande.

Sur ce circuit de Silverstone qui a vu naître la F1 en 1950, «Bernie» est comme un poisson dans l'eau. Un gros poisson dans beaucoup d'eau car les orages se succèdent, à Silverstone et ailleurs, pour le vieux capitaine Bernard Charles Ecclestone, qui fêtera ses 82 ans en octobre.

Depuis le début de la saison 2012, les soucis n'ont pas manqué pour Formula One Management (FOM), qu'il dirige toujours de main de maître avec l'accord quasi-unanime des écuries de F1... sauf Mercedes, mécontent de la future répartition des revenus de la F1.

Crise politique à Bahreïn, manifestations étudiantes à Montréal, report de l'entrée de la F1 à la Bourse de Singapour, à chaque fois «Bernie» était en première ligne, dans le paddock ou les journaux, pour donner sa version des faits et sa vision de l'avenir qu'il est en train de préparer pour la F1.

La F1 est en route vers la modernité, et son énorme capital - 9,1 milliards de dollars, si l'on se base sur les dernières ventes d'actions par le fonds d'investissement CVC - sera bientôt géré par un ex-PDG de Nestlé, l'Autrichien Peter Brabeck-Letmathe.

En attendant, Ecclestone tente de renouveler un maximum de contrats, quitte à lâcher un peu de lest, comme à Montréal, pour obtenir un contrat plus long. Ca donne de la valeur à la F1, à long terme, dans un contexte de crise économique persistante qui va bientôt obliger les Espagnols, comme les Allemands, à alterner entre deux circuits et deux régions.

Rendez-vous à Hockenheim?

Comme si cela ne suffisait pas à remplir son emploi du temps, «Bernie» s'est fiancé récemment avec Fabiana Flosi, une Brésilienne de 46 ans, et son troisième mariage est imminent. Ivy lui avait donné une première fille, Deborah, puis la grande Slavica lui en a donné deux, Petra et Tamara. Il a rencontré Fabiana en 2009 au Brésil, où elle faisait la promotion du Grand Prix, et il a eu le coup de foudre.

La dernière préoccupation en date, plus embêtante, c'est la condamnation récente d'un ancien banquier allemand, Gerhard Gribkowsky, à huit ans et demi de prison ferme pour avoir touché 44 millions de dollars de la part... d'Ecclestone en 2006 et 2007, lors du rachat de 60% des actions de la F1 par CVC.

«Je n'ai corrompu personne (...) Je n'ai rien à me reprocher (...) La seule chose vraie c'est que j'ai payé personnellement à M. Gribkowsky dix millions de livres (15,8 millions de dollars) afin qu'il arrête avec ces idioties, à savoir me dire en permanence par sous-entendus comment il pouvait me faire coincer par le fisc britannique», a plaidé Ecclestone, dans les journaux.

Le prochain Grand Prix est justement prévu dans 15 jours en Allemagne, sur le circuit d'Hockenheim. Les uns s'attendent à ce que Bernie soit accueilli par un mandat d'arrêt, les autres à ce que la 254e fortune du monde (2,75 milliards de dollars, selon le dernier classement de Forbes) se paie les meilleurs avocats.

«Bien entendu, je vais aller à Hockenheim», a déjà annoncé «Bernie» dans la presse allemande. Fier, flamboyant et fonceur, toujours fidèle à sa légende.