Victorieux il y a deux semaines à Monaco après avoir pris le départ en pole dans les rues de la Principauté, l'Australien Mark Webber s'est montré plus discret lors des qualifications du Grand Prix du Canada. Il a néanmoins trouvé le moyen d'inscrire le quatrième chrono (1:14,346) et il s'élancera aux côtés de Fernando Alonso sur la deuxième ligne.

«Honnêtement, je suis surpris de cette quatrième place, a-t-il admis. Mais je suis satisfait dans les circonstances.

«Sebastian (Vettel) a réalisé un tour fantastique. Je pense que la première ligne était à portée de main. Au final, nous sommes bien placés. Il faut une bonne voiture ici, car la course est longue.»

Peut-il envisager une deuxième victoire d'affilée, dimanche?

«C'est certainement possible. Notre stratégie sera importante.»

Nico Rosberg, qui a raté toute la séance d'essais libres en matinée en raison d'un problème de connecteur de carburant, s'en est bien tiré en se qualifiant cinquième.

«Ce matin, c'était un peu difficile parce que je n'ai pas pu rouler. Au début des qualifications, je devais trouver mes repères, a raconté le vainqueur du Grand Prix de Chine plus tôt cette saison. Une cinquième place, c'est pas mal. Avec un bon départ et une bonne stratégie, je peux peut-être gagner quelques places.»

Comme c'est le cas depuis le début de la saison, Rosberg estime que la gestion des pneus sera cruciale pendant la course, surtout qu'on prévoit une journée plus chaude dimanche.

«Ce sera important d'être attentif avec ça. Les réglages de ma voiture sont à point en ce sens.»

Selon le pilote allemand, le circuit Gilles-Villeneuve est encore plus difficile à négocier cette année compte tenu d'un changement à la réglementation.

«Comme nous avons beaucoup moins d'appuis dans les virages lents, ça glisse beaucoup. Ce n'est pas évident de réussir un tour parfait.»

Une erreur coûteuse de Massa

Le Brésilien Felipe Massa (Ferrari), sixième sur la grille, avait pour sa part le sentiment d'avoir raté une belle occasion de faire mieux.

«Je ne suis pas satisfait de mon dernier tour en Q3, a-t-il expliqué. Dans le deuxième secteur, j'ai perdu l'arrière de la voiture et cette erreur m'a coûté quelques dixièmes. Je suis déçu, car j'avais la voiture pour faire mieux qu'une sixième position.»

En cette année du 30e anniversaire de la mort tragique de Gilles Villeneuve, Massa avait inscrit le nom du pilote québécois sur son casque.

«C'est en hommage à la mémoire d'un pilote qui a marqué l'histoire de Ferrari, a-t-il confié. Je suis très fier de lui rendre cet hommage. J'ai toujours été un de ses grands partisans même si je n'avais qu'un an lors de son accident tragique.»

Le Français Romain Grosjean, de plus en plus ambitieux au volant de sa Lotus, a dit ne pas pouvoir se satisfaire de sa septième place.

«J'aurais voulu me battre plus en avant. Nous allons analyser ce qui s'est passé, comprendre et, demain, on sait que la course sera longue.»

Comme Rosberg, Grosjean estime que les pneus seront un facteur important en course.

«On souffre avec le dernier train de pneus neufs. Nous n'arrivons pas à extraire le potentiel maximum, mais nous allons travailler pour corriger le tir.»

Son coéquipier Kimi Raikkonen en a arraché, étant l'un des seuls pilotes de pointe à chausser des pneus super tendres en Q1. Un problème avec le différentiel de sa Lotus l'a empêché de franchir Q2. Il partira finalement de la 12e position sur la grille.

«C'est un problème hydraulique. Nous avons connu quelques soucis vendredi et ils ont réapparu. Quand le différentiel ne fonctionne pas comme il le devrait, ça complique la tâche.»

Raikkonen s'est dit confiant que ce problème n'aura pas une grande incidence en course.

Stratégie ratée pour Schumacher

Michael Schumacher, septuple vainqueur à Montréal, a été incapable de compléter son dernier tour rapide avant la fin de la séance, une malencontreuse erreur qui l'a relégué au 9e rang.

Schumacher avait prévu effectuer deux tours rapides à la fin de la séance avec des pneus super tendres. Il a toutefois amorcé son deuxième trop tard et son chrono n'a pas été retenu.

«Notre stratégie était d'y aller pour deux tours et d'attaquer au deuxième après avoir constaté au début de Q3 que ça ne fonctionnait pas très bien sur un seul tour. Je ne sais pas comment nous avons fait pour ne pas amorcer notre deuxième tour à temps, mais, quand j'ai franchi le fil d'arrivée, l'équipe m'a informé que c'était trop tard.»

Schumacher, qui avait décroché la pole à Monaco avant d'être relégué à la sixième place en raison d'une pénalité, a toutefois admis que la première ligne était hors de la portée de sa Mercedes. Mais il a ajouté que sa course est compromise compte tenu de sa position sur la grille.

«Je n'aurais pas été en mesure de réussir les chronos que les gars en première ligne ont réalisés. Mais j'aurais probablement pu inscrire un temps qui m'aurait permis de partir d'une position un peu plus en avant. Il me faudra être à l'attaque en course.»