«Cette année, les pneus sont un peu la clé du succès.» Romain Grosjean vient de résumer en partie ce début de saison un peu fou en F1. L'influence des gommes devrait se vérifier encore une fois ce week-end, à Montréal. Et si Dame Nature s'en mêle...

Le circuit Gilles-Villeneuve est ardu pour les gommes et en ce domaine, la vérité d'un jour n'est pas forcément celle du lendemain. Encore une fois, le choix et les changements de pneus risquent de s'avérer cruciaux dimanche.

«Les pneus jouent toujours un grand rôle dans le championnat. C'est ce qui rend la stratégie difficile à établir. Il y a des fenêtres optimales pour les changements de pneus», affirme Bruno Senna, pilote de Williams, qui espère du beau temps dimanche.

Sur ce circuit fait de longues lignes droites permettant d'atteindre 300 km/h, mais au bout desquelles il faut considérablement décélérer pour ensuite donner du couple à la sortie des chicanes, le choix des pneus peut se révéler délicat.

L'usure des pneus peut considérablement changer la donne à Montréal, estime Nico Rosberg. «On peut être rapide en course, mais pas du tout en qualification», nous confiait mercredi le pilote de Mercedes.

La météo est bien évidemment le paramètre incontrôlable qui conditionne les choix. Et la course. Sebastian Vettel garde un souvenir particulier des conditions dantesques dans lesquelles le Grand Prix s'est déroulé l'an dernier. «Est-ce que les pneus vont faire la différence cette année ici? Peut-être que oui, peut-être que non, commente-t-il. L'an dernier, c'était une donnée cruciale. On va voir quelle va être la météo dimanche. Le temps devrait être sec. Cela peut faire une différence. On va être attentif aux choix à faire, évidemment.»

Les pneus ne peuvent cependant tout conditionner, selon les pilotes. «On a tous les mêmes pneus au début du week-end. Maintenant, il y en a qui arrivent à mieux les utiliser que d'autres», dit Grosjean, de l'écurie Lotus.

«Les pneus sont les mêmes que l'année dernière, ils sont même un peu plus tendres cette année, fait remarquer Fernando Alonso. Je ne suis pas d'accord pour dire que les gagnants ont été ceux qui ont le mieux géré les pneus. En Australie, Button a remporté la course parce qu'il était le plus rapide aux  essais libres, aux qualifications et en course. En Chine, Rosberg a dominé tout le week-end. À Monaco, celui qui prend la position de tête gagne la course. Alors non, je ne crois pas que tout revienne aux pneus.»

Le pilote Ferrari est du même avis que le Français. «C'est vrai que les pneus ont une plus petite durée de vie. Ils perdent complètement leur adhérence d'un coup; il n'y a pas de juste milieu avec ces pneus. Ils sont pas mal et, d'un coup, ils perdent toute adhérence. Mais c'est la même chose pour tout le monde.»