Lorsque le dimanche venu les amateurs de F1 regardent une course, ils ne voient qu'une poignée de pilotes et des mécaniciens qui s'affairent aux puits. Mais derrière eux se profile une véritable armée de spécialistes. Chaque écurie se promène à travers le monde avec une équipe de 80 personnes - un règlement l'empêche de dépasser ce nombre - qu'il faut déplacer pour les 20 courses du calendrier. La personne en charge de cette logistique titanesque est le gérant d'équipe, véritable Sisyphe de la F1.

«Les chambres d'hôtel, les billets d'avion, les voitures de location, la nourriture. On veut que du moment que nos 80 employés quittent l'usine en Grande-Bretagne et entrent dans l'autocar vers l'aéroport, ils n'aient plus besoin de s'en faire avec quoi que ce soit, explique Graham Watson, gérant d'équipe pour l'écurie Caterham. On leur dit même à quelle heure quitter l'hôtel le matin pour se rendre au circuit!»

Cette équipe doit aussi manger. Chaque écurie a son service de traiteur attitré qui voyage partout dans le monde. «Nos équipes sont européennes et habituées à des huiles européennes, à du beurre européen. Lorsqu'on sort d'Europe, ces produits de base changent, il y a parfois des épices et on ne sait jamais comment nos corps vont réagir», note-t-il.

La crise financière mondiale a frappé durement la F1 et les gérants d'équipe sont appelés à faire des économies. Déplacer, loger et nourrir ce petit équipage coûte 160 000$ par course; le double quand l'épreuve a lieu dans un pays éloigné. Et cela sans compter les frais payés à une entreprise externe chargée de déplacer 35 000 kilos de cargo uniquement pour Catheram: les monoplaces et les roulottes de l'équipe.

Une fois que tout cela est fait, le gérant d'équipe peut enfin relaxer. «Paradoxalement, le jour de la course, pour moi, c'est un jour facile, dit en riant M. Watson. Ma course à moi est déjà finie.»

Puis elle reprend dès le week-end terminé...