Le 25e Grand Prix d'Allemagne de F1 sur le mythique circuit du Nürburgring, dimanche, pourrait être le dernier si les organisateurs n'obtiennent une amélioration financière du contrat avec Bernie Ecclestone, le potentat de la discipline.

Propriétaire à 90% du circuit, l'État régional de Rhénanie-Palatinat est exsangue, comme presque toutes les collectivités locales allemandes, et ne veut plus systématiquement éponger à coup de millions d'euros les pertes d'exploitation générées par l'évènement.

Il y a quelques jours, la ministre de l'Économie du Land, l'écologiste Eveline Lemke, a annoncé qu'elle voulait couper les vivres au circuit après l'édition 2011.

«Il n'y aura (plus) qu'un seul Grand Prix de Formule 1 subventionné financièrement par le Land, c'est 2011 (...) Après, le robinet des subventions sera fermé pour la F1», a-t-elle prévenu.

Elle s'est fait reprendre depuis par plusieurs responsables politiques locaux, y compris dans son propre camp.

Situation financière intenable

L'objectif n'est pas de ne plus verser un centime pour cette course, mais de «considérablement réduire» les aides, a assuré dans la presse le responsable du groupe Verts à l'assemblée régionale, où les écologistes sont depuis les dernières élections, au printemps, partenaires de coalition des sociaux-démocrates (SPD).

Mais l'incertitude demeure pour ce circuit «historique», qui accueille depuis la Seconde Guerre mondiale - avec quelques interruptions - le championnat de F1.

En vertu de l'alternance entre le Nürburgring et le circuit d'Hockenheim, dans l'État régional du Bade-Wurtemberg, il faudra donc trouver une solution d'ici la saison 2013.

Les promoteurs du circuit, la société Nürburgring Automotive, reconnaissent eux-mêmes que la situation financière n'est pas tenable. Ils espèrent un effort du fond d'investissement CVC de Bernie Ecclestone, le propriétaire de la F1, avec qui des négociations pour renouveler le contrat ont été ouvertes.

Dimension historique

«Les conditions (contractuelles) en vigueur actuellement génèrent des pertes importantes et insoutenables», a déclaré le directeur général de Nürburgring Automotive, Jörg Lindner, dans un communiqué.

«Nous voulons que la Formule 1 reste au Nürburgring. Cela, les autorités régionales le disent aussi, mais pas à n'importe quel prix», a-t-il également déclaré à l'agence sportive SID, filiale de l'AFP.

Pour cela, M. Lindner compte sur son nouveau directeur opérationnel, Karl-Josef Schmidt, tout juste débarqué de la direction du circuit automobile d'Hockenheim où il a négocié un contrat avec CVC bien plus avantageux.

Outre des concessions financières, CVC s'est engagé à prendre une partie des risques pour les Grands Prix 2012, 2014, 2016 et 2018. L'État régional de Bade-Wurtemberg ne contribue pas du tout au budget du circuit local.

Les coureurs automobiles croisent aussi les doigts pour qu'un compromis soit trouvé, à l'image de l'Allemand Sebastian Vettel, le champion du monde en titre.

«Si on perdait la course aussi, ce serait vraiment dommage pour nous, car on prend vraiment beaucoup de plaisir sur ce parcours et ça c'est vraiment très important. D'autant plus avec la dimension historique, qui est présente ici comme nulle part ailleurs dans le monde», avait-il expliqué.