La Formule 1 est beaucoup affaire de Britanniques. La plupart des équipes sont établies en Grande-Bretagne et même Ferrari a des «antennes» au nord de Londres. Le personnel technique est majoritairement anglais et le personnel de la société Formula One Management (FOM), de Bernie Ecclestone, omniprésent sur tous les Grands Prix, est aussi largement britannique.

La discipline reine du sport automobile n'a toutefois pas échappé à la mondialisation et les équipes 100% britanniques sont devenues très rares. McLaren est l'exception, non sans avoir elle aussi connu quelques aventures étrangères, en commençant par sa naissance.

Créée en 1963 par le pilote néo-zélandais Bruce McLaren, l'équipe McLaren est sûrement la deuxième parmi les plus prestigieuses du plateau de F1, après Ferrari.

McLaren, qui se passionnait pour toutes les formes de compétitions et que les Québécois ont souvent vu à Mont-Tremblant, en série Can-Am notamment, est mort au volant d'une de ses voitures en 1970. Ses associés ont tenu le fort jusqu'en 1981, quand Ron Dennis, du Project Four Racing, a pris le contrôle de l'équipe.

Le Britannique s'est rapidement associé à des hommes d'affaires arabes et l'équipe a pris son envol. Niki Lauda, Alain Prost et Ayrton Senna ont permis à McLaren d'exercer une domination presque sans partage dans la deuxième partie des années 80.

Après des collaborations avec les motoristes Porsche, Honda, Ford et Peugeot, Dennis s'est tourné vers Mercedes en 1995. Le partenariat a longtemps été très fructueux, le grand constructeur allemand prenant même une participation de plus en plus importante dans l'équipe.

Les choses se sont toutefois gâtées vers la fin de la décennie 2000 avec des accusations de tricherie et le scandale du «Spygate», en 2007. McLaren a alors été accusée d'avoir mis la main illégalement sur des plans en provenance de l'équipe Ferrari. Condamnée à une amende record de 100 millions, obligée de présenter les plans de sa voiture 2008 à la FIA, l'équipe de Ron Dennis a vu sa réputation gravement ternie dans cette affaire.

Malgré le titre mondial de Lewis Hamilton en 2008, Mercedes a pris ses distances, créant sa propre équipe à la fin de 2009 en rachetant l'écurie de Ross Brawn. Dennis lui-même s'est retiré de la direction, cédant le poste de directeur général à son bras droit Martin Whitmarsh.

Curieusement, l'équipe n'a pourtant jamais paru aussi prospère qu'elle l'est présentement. Dans les paddocks européens, le McLaren Brand Centre est l'un des plus impressionnants et les monoplaces sont sûrement parmi les plus belles du plateau. Hamilton et son coéquipier Jenson Button ont ramené McLaren aux avant-postes et l'équipe sera parmi les favorites ce week-end.

«La tradition McLaren est une tradition de compétition et de fierté, a rappelé Whitmarsh après le Grand Prix de Monaco. L'équipe n'a jamais cessé de travailler pour aller de l'avant, qu'elle soit dans une période difficile ou tout près de la victoire, comme c'est le cas présentement.

«Plusieurs croyaient que nous ne serions pas dans le coup après les essais hivernaux, mais nous avons progressé et les dernières courses ont confirmé la valeur de tout le travail que nous avons fait depuis quelques mois, a expliqué le directeur général. Personne chez McLaren ne s'avoue jamais vaincu et nous ne le ferons sûrement pas cette saison, alors qu'il y a encore tant de Grands Prix à disputer.

«Nous avons toujours bien fait à Montréal et j'ai personnellement d'excellents souvenirs du circuit Gilles-Villeneuve, avec, bien sûr, les deux victoires de Lewis (Hamilton) en 2007 et 2010, la belle performance de Jenson (Button) l'an dernier. J'anticipe un autre week-end mémorable pour McLaren.»