Les autorités du Bahreïn ont annulé lundi le Grand Prix de Formule 1 prévu pour le 13 mars en raison de l'instabilité politique qui règne dans le petit royaume du Golfe Persique. Le Grand Prix, qui est disputé depuis 2004, devait se tenir sur le circuit de Sakhir aménagé à l'extérieur de la capitale Manama.

«De violentes manifestations contre le pouvoir ont déjà fait plusieurs morts et l'on craignait que le Grand Prix ne puisse se dérouler sans incidents. «Nous devons nous concentrer sur les questions d'intérêt national et remettre la présentation du Grand Prix à plus tard», a indiqué le prince Salman ibn Hamad Al Khalifa, promoteur de l'événement, dans un communiqué.

«Après les incidents des dernières semaines, les priorités de la nation doivent être de surmonter les tragédies, de réparer les divisions et de retrouver la fibre qui nous unit, de façon à montrer au monde ce que le Bahreïn peut accomplir quand la nation est unie.»

Le prince Salman ibn Hamad Al Khalifa, grand responsable de la venue de la F1 à Bahreïn, est aussi la principale cible des manifestants, qui exigent des autorités un plus grand partage du pouvoir.

La saison de F1 débutera maintenant le 27 mars, à Melbourne en Australie et comptera 19 courses. On ne sait toutefois pas encore si le Grand Prix de Bahreïn sera remis à une date ultérieure, comme cela a été évoqué au cours du week-end. Le patron de la F1, Bernie Ecclestone, a laissé entendre que Bahreïn pourrait accueillir un Grand Prix en fin de saison, une autre épreuve dans la région étant déjà prévue à Abu Dhabi, le 13 novembre.

«C'est dommage que nous ne puissions nous rendre à Bahreïn, mais nous offrons tout notre support à ce pays éprouvé qui doit soigner ses blessures, a estimé Ecclestone dans un communiqué. Nous espérons retourner à Bahreïn le plus tôt possible.

La FOTA, regroupement des équipes de F1, avait déjà annulé plus tôt lundi une séance d'essais pré-saison prévue à Bahreïn du 3 au 6 mars, une semaine avant le Grand Prix. Elle sera reprise à Barcelone, en Espagne, du 8 au 11 mars.

Justement réunis sur le circuit catalan pour des essais, pilotes et dirigeants des équipes ont reçu avec soulagement la décision. «Il suffisait de lire les journaux pour comprendre la situation, a déclaré l'Australien Mark Webber, pilote de l'équipe Red Bull. Courir à Bahreïn dans les conditions actuelles n'aurait pas été approprié.»

«Le Prince et les autorités du Bahreïn ont bien d'autres choses à considérer, discuter et décider que la F1, a souligné pour sa part l'analyste de la BBC, Martin Brundle. Personne n'avait vraiment envie d'aller là-bas et de célébrer le début de la saison après les événements tragiques des derniers jours.»

Au plan sportif, le report du début de la saison permettra aux équipes qui ont présenté leurs voitures plus tard que les autres -McLaren en particulier- de profiter d'une séance d'essais supplémentaire pour rattraper leurs retards.