Le Français Jean Todt, élu vendredi président de la Fédération internationale de l'automobile (FIA), a indiqué qu'il y aurait «toujours une place» auprès de lui pour le septuple champion du monde de F1, Michael Schumacher, qu'il a dirigé chez Ferrari.

Q : Comment vous sentez-vous après cette élection ?

R : «Je suis soulagé. Ca a été une expérience extrêmement prenante. J'aime l'action, faire avancer les choses. Arriver à cette position de président de la FIA passait par une élection démocratique. Je suis heureux de voir qu'autant de pays à travers le monde ont choisi de me soutenir ma candidature. Maintenant, tout le travail reste à faire.»

Q : Comment avez-vous perçu d'être en concurrence avec Ari Vatanen, l'un de vos anciens pilotes ?

R : «C'est derrière. Je me projette sur l'avenir. Ce n'est pas moi qui ai choisi les autres candidats. C'est un choix individuel. Est-ce que je m'attendais à l'avoir (face à moi) il y a deux ans ? Probablement pas. Mais est-ce que j'ambitionnais moi-même de devenir président de la FIA ? Non plus.»

Q : Etes-vous prêt à travailler avec M. Vatanen ?

R : «Aujourd'hui, il avait sa liste. Il n'est pas prévu dans la mienne. Mais on ne peut exclure aucune situation. On a besoin de gens compétents.»

Q : En quoi votre politique sera-t-elle différente de celle menée par Max Mosley ?

R : «Je suis contre l'idée de dire : +il faut tout changer+. J'ai parlé de changement constructif. Il faut s'adapter. Ce qui était vrai il y a dix ans ne l'est plus aujourd'hui, aussi bien en terme de mobilité qu'en terme de compétition automobile. Il faut faire des choix stratégiques et les appliquer.»

Q : Avez-vous été surpris par votre score (135 voix contre 49 à Ari Vatanen et 12 abstentions) ?

R : «Je suis un angoissé par nature, même si autour de moi je savais qu'il y avait un fort soutien... J'ai trop vécu dans ce milieu pour savoir que les choses n'étaient pas acquises d'avance. Jusqu'à présent, on m'avait engagé pour mes qualités. Là, c'était un vote, quelque chose de fondamentalement différent.»

Q : Max Mosley est resté 16 ans en fonction ? Resterez-vous jusqu'en 2025 ?

R : «En 2025, peut-être que je pourrais demander à mon fils de me remplacer. Mais aujourd'hui, les statuts de la FIA font qu'on ne peut pas prétendre d'assumer plus de deux mandats consécutifs.»

Q : Quelle est votre position sur le dossier Briatore, ex-patron de Renault exclu de de la formule 1 par la FIA et qui sera jugé en novembre ?

R : «Sur ce cas précis, c'est à ma connaissance le tribunal civil (qui tranchera). La FIA n'est pas impliquée directement. Ensuite, je ne sais pas s'il y aura des débouchés. Mais ce n'est pas un dossier à traiter en priorité.»

Q : Militerez-vous pour un retour du GP de France au calendrier de la F1 ?

R : «Ca fera partie des dossiers qu'on regardera, que j'ai commencés à aborder avec nos amis de la Fédération française du sport automobile, avec quelques membres du gouvernement, à l'époque avec le président de la République, le Premier ministre... Je souhaite que la France ait un Grand Prix de F1».

Q : Y aura-t-il une place pour Michael Schumacher ?

R : «Il était avec moi aujourd'hui. C'est comme un fils pour moi. Il y aura toujours une place pour lui avant, pendant et après.»

Q : Votre élection est-elle due au soutien de Max Mosley ?

R : «Je ne peux que remercier Max Mosley qui, après 16 passés à la tête de la FIA, a estimé que j'étais le meilleur candidat. Je ne lui avais pas demandé de me soutenir, contrairement à l'autre candidat.»