Rubens Barrichello l'a répété souvent après sa victoire au Grand Prix d'Europe à Valence. Désormais, pour lui, "le titre est très, très possible". En fait, Barrichello a été le seul des quatre prétendants au titre mondial à tenir son rang hier.

Son coéquipier Jenson Button a encore raté son départ et s'est contenté par la suite de profiter des ennuis ou des erreurs des autres pour ramener deux petits points qui lui permettent de conserver une priorité de 18 points sur Barrichello.

 

Chez Red Bull, Mark Webber et surtout Sebastian Vettel ont connu un week-end misérable. Le premier roulait devant Button et pouvait espérer gagner un point ou deux, mais il a raté son dernier ravitaillement.

 

Pour Vettel, c'est encore pire, puisqu'il a encore dû abandonner sur une panne moteur et se retrouve désormais à 25 longueurs de Button. Avec tous ses ennuis mécaniques depuis le début de la saison, Vettel n'aurait plus à sa disposition qu'un seul des huit moteurs prévus par le règlement. On voit mal comment il pourra disputer les six derniers Grands Prix sans subir de pénalité.

 

Plus que jamais, la lutte pour le titre prend des allures de championnat du "moins mauvais". Button reste le favori, mais il ne pourra plus laisser Barrichello, Webber ou Vettel lui reprendre huit points d'un coup comme le Brésilien l'a fait hier.

 

Désormais, ses meilleurs alliés sont bien davantage Lewis Hamilton, Kimi Raikkonen, Nico Rosberg ou Fernando Alonso que son coéquipier. C'est d'ailleurs bien dommage que ces pilotes ne soient pas à plus de 40 points de Button. Avec sa hargne, son talent et une McLaren retrouvée, Hamilton aurait certes pu combler un écart important. Mais là, à 45 points, c'est trop tard.

 

***

 

La Formule 1 mettait fin ce week-end à ses vacances d'été. Ce n'est pourtant pas l'action qui a manqué pendant cette pause d'un mois. Le retour raté de Michael Schumacher a privé le Grand Cirque d'un merveilleux coup de marketing et d'un intéressant défi sportif.

 

L'Allemand, plus grand champion de l'histoire des Grands Prix, aurait-il pu, à 40 ans, rivaliser avec les jeunes loups? Les nouvelles règles, qui interdisent les essais privés, lui imposaient un sérieux handicap. L'Italien Luca Badoer en a fait le frais, hier, avec une performance tout à fait ridicule à Valence.

 

Mais Schumacher est un pilote d'exception et il aurait sûrement mieux fait. De là à rivaliser avec les meilleurs, il y a un fossé que nous nous garderons bien de franchir.

 

***

 

Après un mois de repos forcé, les équipes de F1 ont amorcé à Valence la séquence la plus chargée du calendrier. Cinq courses en sept semaines, un rythme d'enfer. Si on ne peut dire avec certitude qu'un pilote sortira de cette séquence avec le titre, on peut être assuré qu'un ou deux vont y perdre leurs dernières chances.