Arrivé presque au tiers de la saison de Formule 1, le Français Sébastien Bourdais, qui a connu des hauts et des bas, espère que sa nouvelle Toro Rosso sera dimanche comme un nouveau départ au Grand Prix de Monaco, un des circuits qu'il «aime bien».

Q: Vous voilà presque à domicile, et en plus dans le cadre prestigieux du Grand Prix de Monaco, quelle est votre impression ?

R: «Quand je me suis réveillé jeudi matin j'ai pensé: +ça y est, on va faire Monaco en Formule 1+. Il y a beaucoup de circuits en ville aux États-Unis mais aucun comparable avec Monaco. J'y ai bien réussi dans le passé et j'y suis toujours rapide, j'ai toujours adoré piloter ici. Il n'y a rien de plus excitant pour moi qu'un tour de qualifications bien réussi à Monaco. C'est toujours beaucoup de tension mais une telle satisfaction quand vous y êtes parvenu. Je suis très motivé ! Clairement, avec le Grand Prix de France ce sont les deux courses qui me tiennent le plus à cœur.»

Q: Et vos premières sensations au volant ?

R: «J'ai été assez vite dans le rythme, je n'avais pas l'impression que ça faisait six ans que je n'étais pas venu ici. C'est quand même assez différent au niveau de la configuration, ça a pas mal évolué au fil des années. Mais après, assez rapidement c'est la confiance que te donne la voiture et l'adhérence dont tu disposes qui te permettent de faire des chronos ou pas, et dans ce domaine on est assez rapidement arrivé à la limite.»

Q: Avec la pluie qui menace pour ce week-end, ça promet de ne pas être évident ?

R: «C'est sûr que ce ne sera pas simple mais globalement les voitures sont plus «naturelles» à rouler avec des pneus pluie sous l'eau qu'avec des pneus rainurés sur le sec, donc tout est relatif. En plus ici ils font du bon boulot pour enlever les bandes blanches par exemple, et il n'y a pas des plaques d'égoûts partout comme j'ai pu le voir parfois aux États-Unis.»

Q: Vous souvenez-vous de vos courses de F3000 ici ?

R: «Oui, c'est d'ailleurs difficile de croire que c'était il y a six ans déjà, c'est comme si c'était hier. J'ai vécu un grand week-end en 2002 (il avait gagné) et ce serait super de revivre ça. Je ne rêve pas mais la voiture semble être bien meilleure que l'ancienne, on verra où on en est après les qualifications.»

Q: Vous ne sembliez justement pas ravi de devoir faire débuter cette nouvelle monoplace ici ?

R: «Le gros risque si vous faites de la casse c'est qu'il n'y a pas beaucoup de pièces de rechange. Donc pour les premiers essais on a été relativement prudent. On sait que si on casse la voiture une fois après faudra rouler avec le frein à main, donc c'est pas le moment de partir à la faute. En même temps vous devez prendre du plaisir pour être rapide, vous devez être en confiance sinon vous pilotez contre-nature et c'est justement le meilleur moyen de commettre des erreurs.»

Q: Quel bilan tirez-vous de ce premier tiers de saison ?

R: «Cela a été intéressant. On a réussi un excellent début de saison à Melbourne, tout au moins concernant la course (7e). Ensuite on a clairement manqué de rythme pour être dans le top 10. J'espère que l'arrivée de la nouvelle voiture est un deuxième départ pour nous, que nous allons enfin être plus compétitifs.»

Q: Le passage du Champcar à la Formule 1 semble être digéré ?

R: «La transition s'est bien faite. C'est très différent et je suis heureux d'avoir eu du temps pour m'adapter tout cet hiver. Je ne suis pas parti de zéro mais il faut vous reformater et essayer d'apprendre sur des bases différentes. Nous en sommes presque au premier tiers de la saison et ça se passe bien. Il y a eu des hauts et des bas mais dans l'ensemble c'est très plaisant. En plus on arrive sur des circuits que j'aime bien: Monaco, le Canada, puis le Grand Prix de France. J'espère que ça va être une période faste pour nous.»