Renault lutte en milieu de peloton de chasse mais n'est pas encore dans le coup par rapport aux écuries de pointe que sont McLaren-Mercedes, Ferrari ou même BMW Sauber en ce début de saison de Formule 1: il reste du travail pour retrouver le lustre de 2005 et 2006.

Après deux courses, l'écurie française n'a marqué que six points, tous grâce à son pilote prodige Fernando Alonso. Et encore, l'Espagnol a pris la quatrième place du Grand Prix d'Australie grâce aux circonstances de course.

Sans cela, Renault ne peut pas encore prétendre monter à la régulière sur le podium. Double championne du monde en 2005 et 2006, l'équipe de Flavio Briatore a connu une campagne 2007 désastreuse. Elle espérait redresser la tête cette saison et lutter régulièrement pour le podium.

Pour l'heure ce n'est pas le cas mais le directeur général rappelle que d'importantes évolutions sont attendues d'ici la quatrième course, en Espagne le 27 avril.

«On s'attendait bien à vivre deux ou trois premiers Grands Prix pas faciles, on partait de vraiment loin en fin d'année dernière, indique ici Briatore. On a beaucoup plus de développement à faire que les autres. Tout ça demande du temps. La vraie Renault, on la verra au Grand Prix de Barcelone.»

L'atout Alonso

L'écurie française dispose néanmoins dans ses rangs d'un atout de taille en la personne d'Alonso. Le pilote espagnol, lui aussi champion du monde des pilotes avec Renault en 2005 et 2006, est capable à lui seul par son sens de l'analyse et ses retours auprès des ingénieurs de pointer très clairement les domaines à travailler en priorité.

«Il ne faut pas oublier que Fernando est monté pour la première fois dans la voiture assez tard, reprend Flavio Briatore. Il nous a fait des remarques et on a changé pas mal de choses après ses réflexions. Mais on ne peut pas raccourcir les délais de fabrication de certaines pièces, ça peut prendre des semaines pour certaines d'entre elles. Fernando nous apporte son savoir-faire, nous on l'écoute et on change les choses en fonction.»

En attendant ces évolutions, l'écurie française a quelque peu ajusté ses ambitions du moment. Le top trois n'est pas accessible mais entrer dans les points régulièrement est envisageable.

«Nous avons pu constater que dans des conditions de course normales nous sommes un peu loin en terme de performance pure, explique Alonso. Notre objectif pour le moment est d'essayer de rentrer dans les points à chaque course et de bien travailler en vue des prochaines épreuves pour pouvoir ensuite prétendre à mieux.»

Groupe de chasse fourni

L'Espagnol ronge son frein mais fait preuve d'un certain fatalisme. Toujours dans un état d'esprit positif, il tente de motiver ses troupes et ne se lamente pas en permanence des piètres performances de sa machine.

À ses côtés Nelsinho Piquet fait ce qu'il peut mais le jeune Brésilien est en période d'apprentissage. Il a déjà obtenu la satisfaction de terminer son premier Grand Prix dimanche à Sepang (11e) après des débuts très délicats en Australie.

«La lutte est très serrée dans le peloton où nous nous trouvons et il faut vraiment réaliser la course parfaite», estime Piquet.

Le groupe de chasse derrière Ferrari, McLaren-Mercedes et BMW Sauber est en effet fourni, avec des Toyota en pleine résurrection, des Red Bull performantes lorsqu'elles sont fiables et même les Honda, qui pointent le bout de leur aileron.

«L'an dernier la voiture c'était un drame, on n'avait pas vu un «truc rouge» (une Ferrari) de la saison, rappelle-t-il avec son humour habituel. Cette année c'est mieux, mais la seule chose c'est qu'on a une seconde et demie à récupérer uniquement avec le châssis, parce que le développement des moteurs est gelé.»