Pourtant, Ron Dennis est sans doute en train de vivre le pire été de sa carrière. Depuis que l'affaire du «Stepneygate» a éclaté, le 3 juillet dernier, son écurie est emportée dans une tourmente juridique dont elle n'est pas prête de sortir.

Pourtant, Ron Dennis est sans doute en train de vivre le pire été de sa carrière. Depuis que l'affaire du «Stepneygate» a éclaté, le 3 juillet dernier, son écurie est emportée dans une tourmente juridique dont elle n'est pas prête de sortir.

Acquitté par le conseil mondial de la Fédération Internationale de l'Automobile (la FIA) le jeudi 26 juillet, Ron Dennis pouvait légitimement espérer en avoir terminé avec les nuits blanches et se consacrer pleinement au sport.

Belle erreur. Cette semaine, Max Mosley, le président de la FIA, a accepté la requête de l'automobile-club d'Italie, qui prétend avoir des éléments nouveaux à apporter, et a renvoyé l'affaire de l'espionnage en tribunal d'appel.

Du coup, l'écurie McLaren risque plus que jamais de se voir suspendue pour quelques Grands Prix, voire carrément exclue des championnats 2007 et 2008.

Comme si cela ne suffisait pas, voilà maintenant que ses deux pilotes sont sur le point de s'entre-déchirer à un niveau que même le célèbre duel entre Alain Prost et Ayrton Senna n'a jamais atteint.

Entre Fernando Alonso et Lewis Hamilton, le feu couve depuis plusieurs semaines. L'incendie déclenché hier n'en est que l'illustration la plus visible.

Le double champion du monde espagnol ne se sent pas chez lui au sein de l'écurie anglaise. Fraîchement débarqué, ne maîtrisant pas parfaitement la langue, il n'y est pas intégré au même point que Lewis Hamilton, qui bénéficie d'un contrat avec McLaren depuis près de 10 ans, qui visite l'usine tous les jours, qui y connaît tout le monde et que tout le monde apprécie.

Depuis le début de la saison, Alonso se sent lésé par son équipe. Celle-ci utilise ses réglages et les copie sur la voiture de Hamilton. Du coup, ce dernier profite de l'immense expérience de l'Espagnol, se retrouve au volant d'une monoplace parfaitement au point, et réussit à faire mieux.

Alonso ne veut plus d'une telle situation. Il ne veut d'ailleurs plus qu'une chose: quitter au plus vite l'écurie McLaren. Depuis le Grand Prix d'Angleterre, début juillet, il a décidé de ne plus partager ses réglages avec Hamilton. Au Nurburgring, il y a deux semaines, il a tourné le dos à Dennis, sur le podium, au moment où ce dernier est venu le féliciter de sa victoire.

Et hier, dans un ultime coup de colère, l'Espagnol a bloqué son coéquipier dans les puits, l'empêchant d'effectuer son dernier tour de qualification et parvenant ainsi à lui voler la position de tête.

Ce qui lui coûte finalement cher, puisque la FIA a enquêté sur ses agissements et l'a finalement déclassé de cinq positions pour geste antisportif - une décision prise à la suite de l'intervention personnelle d'Anthony Hamilton, le père de Lewis.

Une intervention paternelle qui a provoqué une colère terrible de Dennis, tout aussi furieux contre l'attitude d'Alonso aux essais. «Voilà ce qui arrive quand on aligne deux pilotes aussi compétitifs que Lewis et Fernando», se lamente le Britannique.

Chez McLaren, on se retrouve donc face à une guerre juridique contre la FIA et à une guerre intestine entre les deux pilotes. Sans parler du duel sportif contre Ferrari. Alors que l'écurie anglaise semblait détenir tous les atouts pour signer le doublé au championnat du monde, les éléments se conjuguent pour la voir s'effondrer. En Formule 1, aucun succès n'est jamais acquis.