Selon Wurz, il existe au sein de la F1 seulement quatre ou cinq bons pilotes de développement, qu'ils soient titulaires ou essayeurs. Une denrée rare que les écuries de pointe s'arrachent.

Une denrée rare

Selon Wurz, il existe au sein de la F1 seulement quatre ou cinq bons pilotes de développement, qu'ils soient titulaires ou essayeurs. Une denrée rare que les écuries de pointe s'arrachent.

Néanmoins, il a reçu quelques offres pendant ses années comme pilote d'essai. Toujours fidèle à ses employeurs, il s'en est toutefois fallu de peu pour qu'il fasse le saut en Amérique du Nord. «Newman-Haas m'a demandé de remplacer Junqueira après son accident (aux 500 milles d'Indianapolis en 2005). Mais c'est arrivé au même moment où j'ai eu à prendre la relève de Juan Pablo Montoya (à San Marino). J'ai fini troisième, alors Deux ou trois courses de plus et j'aurais fais mes valises pour les États-Unis. Car c'était un honneur de recevoir une offre de Newman-Haas.»

Mais le destin en a décidé autrement. Il est maintenant heureux chez Williams, chez qui il a marqué ses deux premiers points, il y a deux semaines, à Monaco. Un bel exemple de persévérance. «Si je me fixe un but et que je considère que ça vaut la peine qu'il soit poursuivi, je ne lâche pas», a-t-il conclu.

«Quand tu t'envoles, tu n'as pas vraiment peur, c'est même cool à vrai dire, a raconté Wurz. Je me suis dit regardons de quoi ça a l'air et j'ai ouvert les yeux. J'ai vu du bleu, sans doute le ciel, me suis-je dit. Une fraction de seconde plus tard, c'était du gravier. J'en ai conclu que tout n'allait pas pour le mieux. J'ai refermé les yeux avant de terminer ma course avec cinq ou six tonneaux.»

Le Wurz qui raconte cette histoire n'a plus grand-chose à voir avec celui qui était à l'époque un jeune premier chez Benetton. Après sa saison 2000, il s'est retrouvé sous contrat comme pilote d'essais chez McLaren. «À ma dernière année avec Benetton, j'ai reçu une très mauvaise offre d'une écurie de fond de grille, a-t-il expliqué à La Presse quelques heures plus tard, dans le paddock de Williams. J'ai donc plutôt choisi d'accepter de devenir pilote d'essai chez McLaren parce que je croyais pouvoir m'en servir comme tremplin vers un poste de pilote titulaire.»

Six ans dans l'ombre

L'histoire s'est avérée toute autre. Il a passé six ans dans l'ombre avant de retrouver sa place au soleil. Mais Wurz a l'air de tout, sauf d'un homme amer. «Ce n'est pas comme si j'étais parti pendant six ans, je conduisais les meilleures voitures de course du temps tous les week-ends, a-t-il soutenu. Parfois, quand tu testes pour les meilleures écuries, tu es plus près du coeur de la F1 que lorsque tu conduis pour des écuries de queue de peloton. Et c'est certainement mieux que de rester à la maison et de regarder la télévision !»

Un technicien hors pair

Avec le recul, Wurz ignore s'il a pris la bonne décision en devenant pilote essayeur. Mais il estime s'en être sorti grandi. «Tu communiques sans cesse avec l'équipe. Tu travailles avec elle pour tenter de trouver le maillon faible de la voiture, a-t-il expliqué. Un bon pilote essayeur va être capable de sentir et de communiquer quels aspects il serait bon d'améliorer. Les ingénieurs ont besoin de ce feedback. Certains pilotes n'ont pas la capacité de comprendre ces détails ou n'ont pas le talent pour les communiquer adéquatement.»