C'est la même firme qui avait préparé le projet d'aménagement du Forum avant que Ronald Corey ne décide de faire construire le Centre Bell. Une firme crédible et sérieuse.

C'est la même firme qui avait préparé le projet d'aménagement du Forum avant que Ronald Corey ne décide de faire construire le Centre Bell. Une firme crédible et sérieuse.

C'est le nouveau paddock comme l'avait voulu Normand Legault en 2001. Vous voyez qu'un deuxième étage était aménagé pour accueillir 250 postes de journalistes dans une salle moderne et hyperconfortable. Et que le nouveau troisième étage devenait le nouveau Paddock Club avec terrasse sur les toits en prime.

Les plans et la simulation visuelle me sont tombés sous les yeux, ne me demandez pas comment. Sachez seulement qu'il y a beaucoup de Montréalais qui ont été ulcérés par les sermons de Bernie Ecclestone en début de semaine et certains de ces ulcérés avaient ces documents dans leurs archives.

«Normand Legault a pris l'avion le 7 novembre 2001 pour se rendre à Londres. Le 8 au matin, il rencontrait Bernie Ecclestone une première fois, puis Paddy McNally, le patron de Allsports Management, les opérateurs du Paddock Club avant de revenir rencontrer Ecclestone une deuxième fois», d'expliquer une des personnes impliquées dans le projet.

«Normand Legault avait apporté les plans et les devis pour un nouveau paddock intégrant un nouveau centre de presse international pour la presse écrite et la presse électronique. Il devait faire approuver les plans par Bernie puisque c'est la FOM (Formula One Management) sous la botte d'Ecclestone qui est responsable de la presse électronique et des besoins de la télévision. Puis, il aurait resté la FIA à Paris pour l'approbation des services offerts aux journalistes et photographes de l'écrit. Mais Bernie a dit à Legault qu'il dépenserait son argent pour rien et que les installations au circuit Gilles-Villeneuve étaient adéquates», d'ajouter cette source.

Selon les documents consultés par La Presse, le projet en était un de 2 512 200 $ en devises canadiennes. Legault en payait environ 1 300 000 $ et Allsports Management avait déjà accepté de payer 1,2 million pour l'agrandissement et l'aménagement d'un nouveau Paddock Club plus vaste et plus luxueux. La salle de presse offrait 5000 pieds carrés pour les journalistes.

Après le refus d'Ecclestone, Legault a fait plancher les spécialistes sur un plan B qui prévoyait la construction d'un centre de presse sur quais, comme on en construit pour les écuries. Mais le conflit entre Ecclestone et Legault à propos des lois antitabac a forcé Legault à mettre ce deuxième projet sur la glace.

Par ailleurs, Allsports a dû de toute façon investir environ 1 million après ce refus pour agrandir le Paddock Club.

Prieur n'en revenait pas

Richard Prieur, qui était le vice-président aux communications au Grand Prix du Canada à l'époque, a confirmé les informations obtenues hier: «J'ai effectivement travaillé sur les plans du nouveau paddock. Les communications faisaient partie de mes responsabilités et nous avions essayé de régler tous les problèmes avec un seul projet moderne et d'avant-garde. J'ai été assommé quand j'ai appris au retour de Normand que M. Ecclestone avait refusé qu'on aille plus loin. Il estimait que nous n'avions pas besoin de faire ces investissements», a raconté M. Prieur, qui est maintenant directeur de plusieurs magasines à Gesca, la maison mère de La Presse.

M. Prieur connaît de l'intérieur tous les problèmes que doivent surmonter les organisateurs du Grand Prix à chaque année. Les cabines des commentateurs ne sont pas permanentes, il faut aménager des espaces de travail pour les journalistes et les employés des écuries. Et accomplir le tout dans un parc en respectant les limites imposées par une société qui veille sur les îles. «Quand on sait que nous étions prêts à investir les millions nécessaires et que c'est Ecclestone lui-même qui a bloqué le projet, on est encore plus choqué quand on apprend qu'il se plaint de nos installations. Surtout que la direction du Grand Prix a apporté des améliorations importantes à chaque année au circuit et aux facilités», souligne M. Prieur.

Pour ceux qui voudraient comprendre les méandres de la Formule 1, il faut savoir que la société Allsports Management qui gère les Paddock Clubs dans le monde a été «rachetée» par Bernie Ecclestone en 2005. Ce qui confirme ce que tout le monde croyait à l'époque. Que le Paddock Club appartenait en fait à une société contrôlée par Bernie.

À cette époque, les relations entre Bernie Ecclestone et Normand Legault étaient au beau fixe. Même que, malgré l'angoisse causée par le 11 septembre, Legault s'était rendu à Monza pour célébrer avec Ecclestone son 20e anniversaire de mariage. Pourquoi a-t-il refusé que Legault se lance dans ces investissements ? Par amitié ? Ça se peut.

Pourquoi, cinq ans plus tard, y va-t-il d'une critique mal étayée qui déstabilise l'organisation du Grand Prix en ouvrant les portes à toutes les critiques les plus absurdes ?

Faudrait que Normand Legault nous l'explique. Si on peut l'attraper entre deux rendez-vous.