Q : Quelles sont vos premières impressions sur la 908 HDi ?

Jacques Villeneuve a fait ses 15 premiers tours, jeudi au Castellet, dans la Peugeot 908 qu'il pilotera aux 24 Heures du Mans, puis il a expliqué que son moteur V12 diesel était «un vrai moteur de course».

Q : Quelles sont vos premières impressions sur la 908 HDi ?

R : «Le pilotage est assez naturel, il n'y a pas de méchante surprise. C'est juste bizarre d'être dans un habitacle fermé, il n'y a pas de bruit. À un moment, j'ai fermé la visière et je n'entendais vraiment rien. C'est assez déboussolant au début de ne vraiment pas avoir de bruit. À part ça, c'est une voiture de course, ça freine fort, ça accélère fort, ça passe vite dans les virages. Pour un diesel, on ne s'attend pas à ça, c'est un vrai moteur de course, ça pousse bien. Et il y a du couple, donc il faut s'habituer à tourner à des régimes moteur différents. Il m'a fallu quelques tours pour chercher quel rapport utiliser dans quelle courbe, j'avais toujours l'impression d'être trop bas dans les tours. C'est vraiment différent d'une Formule 1».

Q : Quelles sont les principales différences avec une F1 ?

R : «La différence n'est pas énorme, la 908 est plus lourde, évidemment, mais c'est moins important que je le pensais, donc c'est bien. Ça faisait 17 ans que je pilotais des voitures ouvertes dans lesquelles on entend beaucoup le moteur, et dès que les pneus dérapent un peu on entend le sifflement des pneus. C'est vraiment auditif. Là, c'est aussi plus difficile de juger la vitesse parce qu'il n'y a pas le vent. Le toit, ce n'est pas un problème, et il y a de l'espace (dans l'habitacle), donc pas de problème non plus. Mais l'air est très sec à l'intérieur, c'est une question d'habitude. C'est au freinage qu'il y a le moins de différence, ça freine très bien parce qu'on a de gros disques».

Q : Comment trouvez-vous l'ambiance chez Peugeot Sport, par rapport à la F1 ?

R : «En F1 il y a 20 ingénieurs qui ne travaillent que sur l'électronique, il y a dix fois plus de monde pour faire la même chose. Là c'est plus humain, moins robotique, donc c'est plus plaisant pour travailler, mais pour la technologie c'est pareil. Je n'ai plus envie de me prendre la tête, il faut que ça reste humain, que ça reste amusant, sinon ce n'est pas la peine».

Q : Que vous inspirent les 24 Heures du Mans ?

R : «Le Mans, c'est spécial, c'est mythique et c'est l'une des ortant de gagner le championnat du monde de F1 que le Grand Prixreuses. Au Mans, toutes les voitures ne vont pas à la même vitesse, tous les pilotes ne sont pas du même calibre, il y a des gentlemen, des amateurs, et quand tout le monde commence à fatiguer, ça peut devenir dangereux. Il faut rester bien éveillé».

Q : Où en sont vos projets de courir dans la série américaine NASCAR ?

R : «Ca avance, je prends mon temps, mais ça ne sert à rien de se dépêcher car de toute façon je ne pourrai pas faire toute la saison. Je suis obligé de faire des courses de préparation, comme Montoya l'a fait. Donc je travaille surtout sur 2008. Ce serait bien de faire le plus de courses possibles en 2007, pour bien préparer 2008».

Propos recueillis par Daniel Ortelli