Jacques Villeneuve sans volant, Patrick Carpentier qui attend toujours sa chance de courir en NASCAR... Les bonnes nouvelles se font rares par les temps qui courent pour les Québécois en course automobile.

En fait, le seul pilote qui garde le sourire est Alexandre Tagliani. L'annonce hier de la fusion entre l'IRL et le Champ Car le réjouit. Il pourrait (notez le conditionnel) quitter un championnat qui vivait sur le respirateur artificiel depuis des années pour joindre une série d'envergure, avec plus de 18 bagnoles en piste.

L'occasion serait belle pour Tagliani, mais pour l'instant, rien n'est assuré. Il a fait des essais avec l'écurie PKV et attend toujours des nouvelles pour la signature d'un éventuel contrat. Pour Tag, la situation est claire: c'est PKV ou rien.

Ce n'est pas un brin dangereux de mettre tous ses oeufs dans le même panier? «Je suis confiant, lance le pilote de Lachenaie au bout du fil. Lors des essais à Sebring, j'étais super rapide. Tous les pilotes étaient en piste et j'ai fini troisième, devant (Oriol) Servia (déjà sous contrat chez PKV). L'équipe était vraiment satisfaite. À moins d'un changement radical auquel je ne m'attends pas, ça devrait marcher.»

Tag peut être confiant. PKV a déjà signalé son intention d'aligner deux voitures dès cette année dans le nouveau championnat unifié. Et l'écurie a entrepris des démarches auprès de commanditaires pour payer le volant du Québécois. Seulement, ce n'était pas facile de vendre l'idée en ne sachant pas si le Champ Car allait survivre... Et disons que le grand patron de l'écurie (et du Champ Car), Kevin Kalkhoven, avait plus la tête à la fusion qu'à signer un contrat avec un pilote.

Maintenant, les choses risquent de débouler à la vitesse grand V pour Tagliani. La première course est prévue pour le 29 mars et d'ici là, l'équipe doit préparer deux voitures avec un nouveau châssis et un nouveau moteur pour rouler sur des circuits inconnus... L'équipe devrait donc prendre sa décision très bientôt concernant ses pilotes.

L'adaptation aux nouvelles voitures ne se fera pas en criant ciseau, mais une fois encore, Tag est confiant. «L'équipe est tellement professionnelle, tellement avancée sur le plan du personnel... Je sais que je vais pouvoir me battre en avant, me battre pour des victoires.»

Seule ombre au tableau, la disparition de l'épreuve de Mont-Tremblant. «C'était un sacrifice à faire pour améliorer le sport. Les amateurs vont en profiter: ils vont pouvoir suivre les meilleurs pilotes au monde dans un championnat relevé... La fusion s'est faite à la dernière minute, mais je suis certain que la série va vouloir ajouter des courses canadiennes très bientôt. Dès 2009, on devrait voir un calendrier plus équilibré...»

Dans les garages de NASCAR, la nouvelle de la réunification a eu des échos très positifs. Robby Gordon, qui pilote la voiture numéro 8 en Sprint Cup, a roulé en CART et en IRL. Il a notamment disputé quatre fois l'Indy 500 et le Coca-Cola 600 DANS LA MÊME JOURNÉE! «C'est la meilleure chose qui pouvait arriver au sport. Entre l'IRL et le Champ, il y avait beaucoup de confusion pour les gens.»

Seul pilote indépendant du plateau, Gordon est propriétaire de son équipe en NASCAR. Déjà fort occupé avec sa carrière et la gestion de ses écuries (il en possède une aussi en Dakar et en courses hors-route comme le Baja1000), l'Américain ne pense pas retourner un jour en monoplace. De toute façon, il attendrait un peu avant de s'engager dans ce nouveau championnat. «Ils ont déchiré leur image de marque, leur crédibilité. Il va leur falloir cinq ou sept ans pour réparer ce qu'ils ont fait. Et pour l'instant, la perception des pilotes d'Indy est mauvaise. Pour être une vedette, tu dois battre des vedettes. Et le championnat a perdu beaucoup de son lustre.»

La course Nationwide remise

La pluie a forcé les dirigeants de la série Nationwide a reporter à cet après-midi, après la course de la série Sprint, la course prévue hier.