Ça n'a pris que 10 secondes à Andre De Grasse pour prouver qu'il avait pris la bonne décision.

Le sprinter étoile canadien a fait sourciller bien des observateurs en décembre lorsqu'il a quitté Los Angeles pour s'établir à Phoenix afin de s'entraîner en compagnie de Stuart McMillan. Sa décision a suscité son lot de critiques sur les réseaux sociaux, surtout en raison du fait qu'il en était à son cinquième entraîneur en quatre ans, à moins de huit mois des Jeux olympiques de Rio de Janeiro.

L'athlète de 21 ans originaire de Markham, en Ontario, a toutefois connu un départ canon, enregistrant des temps très rapides aux 100 et 200 mètres, et il a déclaré qu'il ne s'est jamais senti aussi bien de toute sa carrière.

«Je me sens mieux parce qu'au même moment l'an dernier, je ressentais un peu de fatigue, et j'étais conscient que la saison allait être assez longue, a confié De Grasse mardi. C'est maintenant une année olympique, donc je dois aborder une course à la fois, et simplement me préparer pour les JO, en disputant moins de courses notamment, ce qui sera bénéfique en bout de ligne.»

Poussé par un vent favorable, De Grasse a enregistré un chrono de 9,99 secondes pour décrocher la médaille d'or au 100 m lors des 'Florida Relays» en lever de rideau de sa saison d'athlétisme. Il a enchaîné en enlevant samedi les honneurs du 200 m en 20,23 secondes - le deuxième meilleur temps sur la distance au monde cette saison - lors de la Classique Sun Angel de Tempe, en Arizona.

Ces excellents temps l'ont rassuré, car son programme d'entraînement est très différent de celui qu'il suivait l'an dernier. De Grasse a participé à un impressionnant total de 54 courses la saison dernière, allant des Championnats universitaires américains (NCAA) aux Jeux panaméricains de Toronto, en passant par les Mondiaux d'athlétisme. Sa médaille de bronze acquise aux Championnats du monde de Pékin - à sa 52e course de la campagne - a confirmé qu'il avait un talent extraordinaire.

McMillan et son personnel d'entraîneurs à l'Altis - jadis connu sous le nom de Centre athlétique mondial - ont adopté une approche prudente avec le sprinter canadien, tant à l'entraînement qu'en compétition. Ils l'ont limité à une seule course en salle cette saison. L'objectif est d'être reposé et au sommet de sa forme aux Jeux de Rio.

«Tout est nouveau pour moi, a confié De Grasse. Chaque fois qu'il y a un changement d'entraîneurs, tu sais que tout sera différent, parce que l'an dernier pendant ma saison universitaire, mes entraîneurs à USC prônaient un programme différent, et leur message était différent.

«Maintenant, avec l'Altis et Stuart McMillan, leur message est totalement différent, et ils m'apprennent des choses différentes. J'apprends de nouvelles techniques, je soulève des charges plus importantes dans le gymnase, je suis plus fort sur la piste et j'essaie simplement de compléter mes courses en ayant plus d'essence au réservoir.»

De Grasse est devenu sprinter professionnel en décembre, et il a signé une entente historique de 11,25 millions $US avec Puma. Depuis, il participe à une panoplie d'événements promotionnels afin de vendre son image de marque.

Sinon, la vie est assez tranquille, dit-il. Il passe ses temps libres à regarder des films, à jouer aux quilles ou au golf avec ses coéquipiers de l'Altis.

«Je suis pourri au golf. Je suis épouvantable», précise-t-il, en riant.

«C'est une année sérieuse, donc je ne peux pas trop perdre mon temps à cause de tout ce qui se déroule en même temps, a-t-il expliqué. C'est donc la routine, à part l'entraînement et les périodes de récupération.»