Ne cherchez pas le nom de Chantal Petitclerc dans la liste des partants du prochain marathon de New York. En raison d'un «petit problème de santé», l'athlète de 39 ans a en effet renoncé à prendre le départ, le 1er novembre prochain.

Petitclerc avait annoncé son intention de se consacrer sérieusement au marathon après ses cinq médailles d'or sur la piste des Jeux paralympiques de Pékin, l'an dernier. Elle faisait de l'épreuve new-yorkaise son principal objectif en 2009.

Or, il y a un mois, une thrombose dans une artère d'une jambe l'a forcée à stopper l'entraînement. Elle doit prendre des anticoagulants depuis.

«J'ai ce problème en 2006 et j'ai dû prendre des anticoagulants pendant cinq, six mois. Je n'ai pas fait le suivi et je pensais que c'était réglé. Finalement, j'ai eu cette petite complication», a expliqué Petitclerc en entrevue téléphonique plus tôt cette semaine.

En 2006, Petitclerc s'était fait une petite frayeur après avoir souffert d'une première thrombose. Elle avait attribué son problème à ce qui est communément appelé le «syndrome de la classe économique» à la suite d'un long voyage en avion. Les athlètes de pointe, souvent déshydratés et dont le rythme cardiaque est généralement bas, y seraient particulièrement vulnérables, avait-elle appris en fouillant le sujet. Elle a été alertée le mois dernier à la suite d'une enflure à une jambe.

Petitclerc a aussi annulé sa participation aux marathons d'Ottawa et de Chicago, dont elle comptait se servir en guise de préparation pour New York. Le Québec sera néanmoins représenté par Diane Roy, dans la Grosse Pomme. Médaillée d'argent à Chicago le week-end dernier, la Sherbrookoise doit prendre le départ du marathon d'Oita, au Japon, dimanche.

Sans être dramatique, l'arrêt forcé tombe mal pour Petitclerc. L'athlète en fauteuil roulant se sentait de plus en plus à l'aise sur les plus longues distances.

«Une grosse déception»

Une belle relation s'était aussi créée avec son nouvel entraîneur, Éric van den Eynde. Ce dernier l'accompagnait parfois sur la route à vélo.

«C'est une grosse déception parce que ça commençait vraiment à bien fonctionner notre affaire», a souligné la native de Saint-Marc-des-Carrières, qui estime avoir pris part à une vingtaine de marathons durant sa carrière, mais sans préparation spécifique.

«On se comprend, a-t-elle enchaîné au sujet de son coach. On travaille bien ensemble. J'ai fait beaucoup de longues sorties, de 40-45 kilomètres, à une bonne vitesse, où je le suivais dans sa draft. J'étais contente de ça. Ç'a coupé notre élan. En même temps, ce n'est pas perdu.»

Petitclerc a profité de la pause d'entraînement pour souffler un peu. Depuis son retour de Pékin, ça n'a pas arrêté. «J'ai un peu mésestimé à quel point j'allais être occupée, a noté l'athlète québécoise de l'année choisie par les lecteurs de La Presse. Il y a eu des reconnaissances, des prix, le Lou-Marsh, le Walk of Fame à Toronto et des trucs que j'avais besoin de faire. J'avais l'impression que ce serait plus calme que ça.»

Elle s'est aussi consacrée à un projet dont elle dévoilera la teneur le mois prochain. Petitclerc s'envolera prochainement pour la Floride, où elle passera une bonne partie de l'hiver. Elle compte reprendre l'entraînement d'ici une semaine ou deux, avec un oeil sur la saison 2010.