(Eugene) Les Américains Noah Lyles et Sha’Carri Richardson, nouveaux patrons du 100 m depuis leur triomphe aux Mondiaux de Budapest le mois dernier, ont été dominés lors de la première journée des finales de la Ligue de diamant samedi à Eugene (Oregon, États-Unis).

Sous un grand soleil, le stade du Hayward field, hôte des Championnats du monde 2022, a moins souri aux deux fusées samedi que les bords étouffants du Danube un mois plus tôt.

PHOTO FABRICE COFFRINI, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

Sha’Carri Richardson

À domicile, Lyles a d’abord été devancé par son compatriote Christian Coleman, malgré une superbe fin de course. Distancé à mi-parcours, Lyles est remonté sur la fin pour prendre la deuxième place en 9,85 s (0,1 m/s de vent), devançant au millième de seconde le Kényan Ferdinand Omanyala, 3e.

Coleman, champion du monde 2019, s’est offert une belle revanche grâce à un superbe départ après son raté de Budapest (5e du 100 m) avec une victoire en 9,83 s. Il a ainsi égalé la meilleure performance mondiale de l’année, déjà réussie par le Britannique Zharnel Hughes (à New York en juin), par Noah Lyles (à Budapest en août) et par lui-même (à Xiamen, en Chine, il y a deux semaines).

« J’avais annoncé que je mettais fin à ma saison mais les gens étaient tristes, ils voulaient que je vienne au Pre Classic (nom du meeting, en hommage au coureur Steve Prefontaine), a expliqué Lyles. Je me suis dit que je leur devais bien ça, j’aime la compétition, et si les fans le veulent je reviens. Je suis heureux de l’avoir fait, ça reste mon deuxième meilleur chrono de la saison. »

Lyles, triple champion du monde et médaillé de bronze olympique du 200 m ne participera pas, en revanche, au double tour de piste programmé dimanche.

« Préparer les Jeux »

Une demi-heure plus tard, sa flamboyante compatriote Sha’Carri Richardson, également sacrée à Budapest, a été battue assez largement pour sa dernière sortie en 2023.

La sprinteuse au look soigné, tout sourire, avait troqué les tresses colorées de Hongrie pour le volume d’une coupe afro, mais n’a pris que la 4e place de la course en 10,80 s.

« La course a été incroyable, une très belle façon de terminer la saison. Ça me donne des directions de travail pour préparer les Jeux olympiques [de Paris] l’année prochaine », a-t-elle réagi.

La vice-championne du monde jamaïcaine Shericka Jackson s’est imposée en 10,70 s (0,8 m/s), devant l’Ivoirienne Marie-Josée Ta Lou (10,75 s) et la championne olympique jamaïcaine Elaine Thompson-Herah (10,79 s).

Très en forme, Jackson est très attendue dimanche sur 200 m, distance qu’elle avait dominée à Budapest, où elle menace le vieux record du monde de l’Américaine Florence Griffith-Joyner (21,34 s en 1988).

Benjamin ? Présent !

Bon point pour elle, la piste du Hayward field, dans la banlieue verte de cette petite ville de l’Oregon a prouvé qu’elle était toujours aussi rapide, avec plusieurs grandes performances samedi.

En début de programme, le vice-champion olympique américain Rai Benjamin a dominé le triple champion du monde et champion olympique norvégien Karsten Warholm sur le 400 m haies en 46, 39 s, le 4e meilleur chrono de l’histoire, le plus rapide cette année.

« Je suis revenu à mon ancien schéma de course, où je peux avoir un super finish. J’ai essayé de maîtriser ça aujourd’hui, et j’ai l’impression d’avoir fait du super boulot. »

En 3 min 43,73 s, le Norvégien Jakob Ingebrigtsen a lui réussi le troisième meilleur chrono de l’histoire sur le mile (environ 1609 m), distance historique mais non courue en championnat.

La championne du monde kényane Faith Kipyegon a achevé sa saison invaincue sur 1500 m avec un chrono de 3 min 50,72 s, le 5e de tous les temps, à moins de deux secondes de son record du monde établi à Florence (Italie) en juin (3 min 49,11 s). La Bahreïnie Winfred Mutile Yavi, sacrée à Budapest sur 3000 m steeple, a elle couru en 8 min 50,66 s, le deuxième temps de l’histoire, à distance toutefois du record de la Kényane Beatrice Chepkoech (8 min 44,32 s).

Au lancer du poids, l’Américaine Chase Ealey l’a emporté avec un jet à 20,76 m, meilleure performance de l’année et record national. La Vénézuélienne Yulimar Rojas a aussi réussi la « MPM » au triple saut avec 15,35 m (1,2 m/s).