La direction de l'Agence mondiale antidopage (AMA) était réunie à Montréal ce week-end pour une réunion de son conseil d'administration et de son conseil de fondation. C'est donc tout le gratin international de la lutte antidopage dans les sports qui a pris connaissance du rapport du comité spécial présidé par le Montréalais Dick Pound et formé pour suggérer des façons d'améliorer l'efficacité des contrôles.

«Nous ne prenons toujours qu'une petite proportion des tricheurs», a rappelé Pound, hier midi, au terme des réunions. «Notre rapport, qui a été très bien accueilli, rappelle que la lutte antidopage dépend beaucoup des ressources et de la volonté réelle des responsables de prendre les coupables.»

Le rapport rappelle que les connaissances scientifiques et les outils existent afin de prendre une plus grande proportion des tricheurs, mais déplore le manque général de volonté - aussi bien du côté des fédérations sportives que des instances nationales - pour en arriver à un sport sans dopage.

«Il y a plus de 90 suggestions dans le rapport, a indiqué le directeur général de l'AMA, David Howman. Certaines ont déjà été mises en application, d'autres font partie du nouveau Code mondial antidopage, qui est présentement à l'étude et qui entrera en vigueur à la fin de l'année.

«Les membres du comité ont vraiment bien travaillé et ils ont mis en évidence les nombreuses contradictions de notre travail. Aucune fédération, aucun comité national n'aime penser que ses athlètes trichent, et cela n'aide pas notre travail, comme on le voit présentement au Kenya [où les autorités tardent à intervenir malgré les nombreuses accusations de dopage], a ajouté M. Howman.

«Dans un monde idéal, il faudrait demander aux Canadiens de tester les Américains, aux gens de l'athlétisme de tester ceux du soccer, de façon à éviter les conflits d'intérêts. Nous n'en sommes toutefois pas encore là...»

La réunion a aussi permis de faire le point sur le processus de révision du Code mondial antidopage, dont la nouvelle version sera approuvée en novembre, lors du quatrième Congrès mondial à Johannesburg, en Afrique du Sud.

Le président de l'AMA, John Fahey, en a profité pour faire ses adieux à Montréal, après six années à la tête de l'organisme. «J'ai beaucoup apprécié ces années au Québec, a souligné l'ancien politicien et joueur de rugby australien. Je suis fier de ce que nous avons accompli et je crois sincèrement que l'AMA continue d'aller de l'avant. Ce sera à mon successeur de continuer le travail.»