Ça a été long, mais les athlètes des Jeux paralympiques de Pékin ont finalement été reconnus au Gala Sports Québec. Malheureusement, ce fut trop peu trop tard aux yeux des deux principaux intéressés.

Déjà assombri par une controverse entourant le skieur acrobatique Alexandre Bilodeau, le 37e gala, auquel Sports Québec souhaitait insuffler une dose de renouveau, s'est terminé en queue de poisson, hier soir à Montréal.

Tel qu'ils l'avaient annoncé il y a un an, les athlètes en fauteuil roulant Chantal Petitclerc et Dean Bergeron ne se sont pas présentés pour récolter leur «Maurice» d'athlètes de niveau international féminine et masculin, les deux catégories les plus prestigieuses.

Joint au téléphone une heure avant le début du gala, Bergeron a réitéré la position qu'il avait exprimée un an plus tôt, quand Sports Québec avait refusé de prolonger la période de mise en candidature de façon à intégrer les performances des paralympiens de Pékin, réalisées en septembre 2008.

«Mon année, c'était 2008 et les Jeux paralympiques. On est 15 mois plus tard. En 2009, je n'ai rien fait», a fait valoir Bergeron avant d'ajouter: «Je veux juste me «tenir debout» et garder une position cohérente. Y aller aurait été un peu me mentir à moi-même.»

À ses quatrièmes et derniers Jeux, Bergeron a conclu une brillante carrière sur la piste en gagnant deux médailles d'or (100 et 200 mètres) et une de bronze (400 m) dans le Nid d'oiseau de Pékin. L'actuaire de 40 ans dit tirer du réconfort de l'immense honneur qu'il a reçu quand il a été choisi pour allumer la vasque communautaire à Québec dans le cadre du relais de la flamme des Jeux olympiques de Vancouver, au début du mois.

«Tout ce que j'espère, c'est que ça ne pénalisera pas les athlètes paralympiques dans le futur», a souligné Bergeron, qui a été préféré au plongeur Alexandre Despatie, double médaillé de bronze aux championnats du monde aquatiques de Rome, et le patineur de vitesse courte piste Charles Hamelin, champion du monde sur 500 mètres.

Un choix unanime: Petitclerc

La position de Bergeron est en tous points semblables à celle de Chantal Petitclerc. L'an dernier, elle avait fait part de son intention de ne pas participer au gala de 2008 ni à celui de 2009. Sur le plan symbolique, elle jugeait important de comparer les performances des athlètes des Jeux olympiques et paralympiques. Elle sentait un certain inconfort en ce sens de la part de Sports Québec.

Choix unanime du comité de sélection, Petitclerc, actuellement en Floride pour préparer sa prochaine saison de marathon, a tout raflé à Pékin, remportant cinq médailles d'or. Elle a devancé la nageuse paralympique Valérie Grand'Maison, sextuple médaillée dans le Cube d'eau de Pékin, et la lutteuse Martine Dugrenier, championne du monde.

José Malo, directrice générale de l'Association québécoise des sports en fauteuil roulant, a accepté les «Maurice» aux noms de Bergeron et Petitclerc.

Quant au bosseur Alexandre Bilodeau, il n'a finalement pas été retenu comme quatrième finaliste dans la catégorie Athlète masculin niveau international, a annoncé Sports Québec en début de semaine.

De prime d'abord, la candidature du gagnant du grand globe de cristal de la Coupe du monde de ski acrobatique n'avait pas été considérée, sa fédération ayant omis de la soumettre. Devant le tollé, Sports Québec a accepté de la considérer à titre exceptionnel.

Choqué, Bilodeau a l'impression que Sports Québec a simplement voulu sauver les apparences. «Je m'attendais à une affaire de même», a-t-il commenté au téléphone, hier soir, en prenant soin de vanter les mérites des trois finalistes. «Ma compréhension est que Sports Québec voulait un peu que je me ferme la boîte.»

Plutôt que de célébrer avec ses collègues dans les locaux du Cirque Éloize, Bilodeau a assisté au spectacle du Cirque du Soleil, au Centre Bell. «Tout ça est derrière moi, a-t-il conclu. J'ai fait ça pour le principe, pas pour avoir des prix. Je m'en fous un peu de Sports Québec. Je vais bien dormir cette nuit.»