À voir aller Vince Young lundi dernier, on avait l'impression de retrouver le quart-arrière qu'on nous avait promis. Vous savez, ce quart rapide et doué, capable de gagner avec son bras et ses jambes? C'est ce gars-là qu'on a vu lundi soir à Houston.

Maintenant, la question à 100$: c'est bien beau tout ça, mais est-ce que ça va durer?

Ça, personne ne le sait. Personne. Pas Jeff Fisher, pas John Madden, pas Dieu (qui, comme on le sait, s'intéresse beaucoup au football américain). Fisher, le coach des Titans, a choisi d'entreprendre la saison avec le vieux Kerry Collins. Sans doute qu'il avait une bonne raison.

 

Mais depuis que Collins s'est fait dire de troquer le casque pour la casquette il y a un mois, Vince Young renaît. Le quart de 26 ans a commencé les quatre derniers matchs des Titans, et cela a donné quatre victoires. Soudainement, le Vince Young que l'on voit n'est plus le Vince Young que l'on voyait dans le grand tiroir des flops, tout près de Ryan Leaf, Akili Smith et Rick Mirer.

Jusqu'ici, la carrière de Young n'a pas été celle que l'on espérait. Troisième choix au repêchage de 2006, derrière Mario Williams et Reggie Bush, le jeune homme est arrivé au Tennessee dans le rôle du sauveur. Un rôle qui lui pesait lourd. Ce qui a mené à quelques crises, incluant cette fois où, en plein match des séries, il a songé à tout abandonner.

Les Titans ont donc donné les commandes de l'attaque à Kerry Collins, qui les a menés à une saison magique en 2008 (la fin l'a été un peu moins, par contre). Mais Collins et les Titans ont commencé 2009 à 0-6, et le vieux proprio, entre deux doigts d'honneur, a publiquement réclamé le retour du sauveur. Alors voilà.

Retour à ma question de départ, donc: est-ce que ça va durer?

Tant que les Titans ne vont pas demander à Young de trop en faire, j'ai l'impression que ça va aller. Son nombre de passes tentées lors de ses quatre départs cette saison: 18, 19, 25, puis 22 lundi soir à Houston. C'est parfait. On lui demande de ne pas faire de gaffe, de donner le ballon à Chris Johnson. On lui demande aussi de courir quand il le faut, ce qu'il fait très bien.

Par contre, quand une défense adverse va mettre huit joueurs dans la boîte pour forcer Young à la battre avec son bras, ça risque de se compliquer un peu. Alors, avant de dire que ce gars-là est en passe d'effectuer le retour de l'année dans la NFL, on se calme.

En attendant, des trois premiers quarts choisis au repêchage de 2006, c'est bel et bien Vince Young qui épate le plus. Au fait, qui sont les deux autres? Matt Leinart et Jay Cutler. Ces deux-là n'épatent pas beaucoup, mettons.

De l'oeil à Shanahan

Bon, il paraît que les Bills de Buffalo font de l'oeil à Mike Shanahan, l'ancien entraîneur des Broncos de Denver. Un petit meeting cette semaine, promesse de se revoir, et puis qui sait? Shanahan va peut-être diriger ce club-là la saison prochaine. Shanahan est un homme de défis, et Dieu seul sait que ce ne sont pas les défis qui vont manquer à Buffalo. En tout cas.

Eric Mangini, lui, risque d'avoir à se chercher du travail très bientôt. Ses Browns ne vont nulle part, et en plus, voilà que ce bougre d'homme se permet de dire des sottises, lui qui a ouvertement accusé les Lions de jouer la comédie et de feindre des blessures en plein terrain.

Décidément, Mangini est bien loin du «Mangenius» qu'on nous vantait jadis. S'il continue comme ça, il va finir comme entraîneur des Argonauts de Toronto, un bien triste sort qu'on ne souhaite à personne.

Sauf peut-être à lui.