Le président de la Fédération internationale de football (Fifa) Joseph Blatter a demandé lundi aux clubs de «laisser jouer les joueurs» au tournoi olympique, même si la Fifa respectera la décision du Tribunal arbitral du sport (TAS), quelle qu'elle soit, dans l'affaire Messi.

Q: Envisagez-vous des modifications dans le lien entre le football et les Jeux?

R: «Le Congrès de la Fifa en 2006 à Munich, deux jours avant l'ouverture de la Coupe du monde, a reçu un avis de la part du Conseil exécutif: on devrait conserver le principe de faire jouer des joueurs de moins de 23 ans, mais sans les trois joueurs plus âgés. Nous avions décidé de ne pas appliquer ce changement en 2008 mais à partir de 2012. La question générale de la présence du football au sein des jeux Olympiques devra être discutée immédiatement après la clôture des Jeux entre la Fifa et le CIO. Nous espérons que nous parviendrons à une solution et que nous aurons une situation claire et nette».

Q: Si le TAS donnait raison aux clubs et que les joueurs concernés restaient tout de même à Pékin, ils s'exposeraient à une sanction de leur part...

R: «Nous accepterons la décision du TAS. Mais même si la règle est contre les joueurs, et que les clubs disent: "Nous avions raison d'attaquer la Fifa", je dis: "Laissez jouer les joueurs!" Les trois joueurs concernés (Messi, Diego et Rafinha) sont là, ils ont commencé leur entraînement, laissons-les jouer! Nous devons d'abord protéger les joueurs, car sans joueur il n'y a pas de spectacle. Et puis cela poserait un problème au vu du règlement du tournoi olympique, car ils ne pourraient pas être remplacés numériquement puisqu'il faut être blessé pour cela...»

Q: Pourquoi la Fifa a-t-elle réagi si tard, à quelques jours des Jeux?

R: «En janvier, avec (le président de l'UEFA) Michel Platini, nous avons rencontré les clubs européens, le G14 a été démantelé, les litiges à Charleroi, Lyon et Madrid ont été réglés. La Fifa et l'UEFA ont décidé qu'il y aurait une compensation pour les clubs qui libèrent des joueurs en sélection A. C'est pourquoi je suis étonné que les clubs prennent une décision de la sorte, non seulement contre la Fifa, mais aussi contre les joueurs. Il nous faut leur faire comprendre que les intérêts des clubs et de la sélection sont liés. Nous n'avions auparavant jamais eu de problème pour la libération des joueurs de moins de 23 ans, c'est pourquoi je suis surpris. Nous ne pourrons pas changer la situation actuelle, mais nous pouvons l'éviter à l'avenir».

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