Une phrase retient l'attention dans le dépliant que Kristin Gauthier distribue à de potentiels commanditaires. "Mon but est de représenter le Canada à Pékin... et d'être debout au sommet du podium à Londres en 2012", peut-on lire.

Une phrase retient l'attention dans le dépliant que Kristin Gauthier distribue à de potentiels commanditaires. "Mon but est de représenter le Canada à Pékin... et d'être debout au sommet du podium à Londres en 2012", peut-on lire.

Et si la kayakiste d'Ottawa se retrouve dans le cercle des gagnants dès sa première participation aux Jeux olympiques, ne soyez pas inquiet pour elle. Elle ne risque pas l'humiliation d'oublier les paroles de l'hymne canadien comme cela s'est déjà produit avec des médaillés dans le passé.

L'athlète âgée de 27 ans connaît bien les paroles du Oh Canada. "À chaque matin à l'école élémentaire, nous devions nous lever et chanter tous ensemble", se remémore-t-elle après un entraînement au club Rideau.

Née d'un père francophone et d'une mère anglophone, Gauthier a grandi dans la capitale nationale. Elle est la plus récente d'une longue liste de kayakistes et canoéistes produites dans la région à participer aux Jeux. Deux coéquipiers à son club, Rhys Hill et Angus Mortimer, se rendront aussi en Chine.

Gauthier peut-t-elle rêver à une place sur le podium dès sa première participation olympique ?

"J'ai vu sa préparation en vue des Jeux ces dernières semaines et elle peut être très compétitive. Elle peut terminer parmi les six premières. Tout dépendra du départ", répond sur un ton conservateur Graham Barton, directeur de la haute performance en course de vitesse à Canoë-kayak Canada.

Kristin Gauthier fera équipe avec Mylanie Barré, de Lac-Beauport, en K-2 sur 500 m. Le duo se dit encouragé par sa cinquième place en mai à Szeged, en Hongrie.

Certaines puissances telles que l'Allemagne et la Hongrie avaient deux embarcations sur l'eau. Ils ne pourront qu'en déléguer une en Chine.

"Nous sommes capables de générer la même vitesse que les autres. Tout dépendra de la journée. C'est tellement serré une fois en finale. Une journée, tu peux prendre le neuvième rang et l'autre, tu peux arriver en troisième place", note Barré, qui en sera à une deuxième participation aux Jeux. Elle avait pagayé en compagnie de Caroline Brunet en 2004 en Grèce.

Une belle complicité s'est installée entre la Québécoise et l'Ontarienne, qui font équipe depuis un an. Elles ont progressé énormément en 12 mois après une 11e place au championnat du monde en 2007.

"Nous sommes une équipe jeune, une des plus jeunes qui seront aux Jeux. Habituellement, les kayakistes doivent être ensembles depuis un bout de temps avant de connaître du succès", raconte Gauthier, qui participera aussi à l'épreuve de K-4 sur 500 m.

La vie lui a appris une chose. Tout peut se produire si le coeur et l'effort sont au rendez-vous.

Ayant commencé à pagayer sur le tard à 16 ans, Gauthier a pris une retraite cinq ans plus tard en 2001. Elle était incapable de percer le programme de l'équipe nationale.

Cette pause de deux saisons a été bénéfique. À son retour sur l'eau en 2003-2004, Gauthier s'est mise à grimper les échelons, participant l'été suivant au championnat du monde pour une première fois en carrière.

"J'ai réalisé que j'avais encore la passion du kayak, mais aussi que j'avais un rêve qui n'avait pas encore été réalisé. Habituellement quand tu as du plaisir dans ce que tu fais, le succès va se pointer."