Certains optent pour des fleurs. D'autres, pour des chocolats ou un bon livre. Aleksandra Wozniak, elle, pourrait offrir un cadeau plutôt particulier à sa mère pour son anniversaire: un titre d'un tournoi de tennis professionnel.

En tournoi en Californie cette semaine, l'athlète de Blainville n'a pas pu fêter l'anniversaire de sa mère Jaddwiga lundi. Ce jour-là, elle a gagné son match de première ronde. Elle n'a pas perdu depuis. «Gagner son premier match le jour de ma fête, c'est le plus beau cadeau qu'Aleksandra pouvait me faire, dit Jaddwiga Wozniak. En plus, elle a continué de me faire des cadeaux toute la semaine en gagnant ses matchs. J'ai l'impression que c'est mon anniversaire depuis lundi!»

Cette semaine, la famille Wozniak ne célèbre pas seulement l'anniversaire de Jaddwiga. Elle fête aussi les succès d'Aleksandra, qui frappe à la porte du top 50 après avoir commencé l'année 2008 au 136e rang mondial.

«Je suis tellement contente pour Aleksandra, dit Jaddwiga. Elle a travaillé tellement fort. Depuis le début de l'année, elle reste concentrée et elle évite les blessures. L'an dernier, elle a continué de jouer malgré quelques blessures. Ce n'était pas une bonne idée. Quand le corps n'est pas capable de suivre, l'esprit ne fonctionne pas bien lui non plus.»

En atteignant la finale à Stanford, Aleksandra Wozniak a aussi fait un beau cadeau à Tennis Canada en prévision du tournoi féminin de la Coupe Rogers, qui aura lieu à Montréal dans une semaine. «Nos Québécoises bénéficient déjà d'un bel appui du public à Montréal, mais tout le monde va vouloir voir jouer Aleksandra cette année», dit Eugène Lapierre, directeur de la Coupe Rogers.

Certes, Tennis Canada est surpris de voir sa meilleure joueuse faire la leçon à Serena Williams, titulaire du huit titres du Grand Chelem et finaliste à Wimbledon au début du mois. Mais l'organisme qui régit le tennis à la grandeur du pays avait confiance que Wozniak pouvait rivaliser avec les meilleures raquettes au monde.

«J'ai toujours beaucoup cru en elle, dit Louis Borfiga, vice-président du développement de l'élite de Tennis Canada. Il faut lui rendre hommage car elle a accepté d'écourter sa saison l'automne dernier et de s'entraîner exclusivement sur le plan physique. Cette décision n'a pas été payante sur le coup, mais elle avait besoin de se refaire une forme physique afin d'obtenir de meilleurs résultats.»

Encore plus que son talent, Louis Borfiga louange l'éthique de travail de Wozniak. «Aleksandra travaille fort, dit-il. Quand elle s'entraîne, elle est à Jarry de 8h à 16h. Elle se donne toujours à fond.»

La nouvelle coqueluche du tennis canadien aura justement besoin de toute son intensité au cours des prochaines semaines. Aujourd'hui, Aleksandra Wozniak est en finale à Stanford. Mardi, elle jouera un autre tournoi à Los Angeles. La semaine prochaine, elle prendra part à la Coupe Rogers à Montréal. Trois tournois en trois semaines: voilà un horaire plutôt chargé, même pour une joueuse de tennis professionnelle. «Parfois, il vaut mieux enchaîner plusieurs tournois consécutifs quand on est en confiance comme c'est le cas d'Aleksandra présentement», dit Louis Borfiga.

Serena avait mal au genou

À première vue, Serena Williams ne devait faire qu'une bouchée de son adversaire en demi-finale, une Canadienne qui n'a jamais fait mieux que le 83e rang mondial.

Mais dès qu'elle a commencé son entraînement matinal, l'ancienne numéro un mondiale a réalisé que sa journée serait plus difficile que prévu. « J'avais mal au genou à l'entraînement, a dit Serena après sa défaite. Plus je me réchauffais, plus la douleur était vive, si bien que j'ai dû écourter mon entraînement. Elle (Wozniak) a bien joué, mais j'aurais aimé l'affronter en santé. La situation s'est un peu améliorée après que j'ai fait venir le soigneur (à la fin de la première manche). J'espérais qu'elle ne me fasse pas trop courir, mais elle a bien profité de la situation... «