Les mauvaises nouvelles climatiques, économiques ou politiques vous plombent ? Vous peinez à envisager des lendemains plus heureux et le cynisme vous guette ? Vous n’êtes pas seul. Voilà aussi pourquoi des chercheurs d’horizons archi variés se réunissent samedi afin de mettre de l’avant des idées concrètes, pratico-pratiques, pour faire le plein… d’espoir !

Judicieusement baptisée Et l’espoir, dans tout ça ?, la table ronde, présentée dans le cadre de la semaine Science-moi, à l’occasion du 90e congrès de l’Acfas au Jardin botanique de Montréal, se veut un contrepoids scientifique et réaliste à la morosité ambiante.

Au menu des idées inspirantes : la question de l’espoir chez les jeunes, en santé, en santé mentale, en environnement et même dans l’épineux dossier du vieillissement. Pour ce faire, seront ici réunis : Xavier Watso, créateur de contenu et star de TikTok, connu pour sa promotion de la culture autochtone ; Kathy Malas, responsable de la plateforme de l’innovation au CHUM; Tania Lecomte, chercheuse au Centre de recherche universitaire en santé mentale de Montréal ; Lyne Morissette, spécialiste de la conservation des écosystèmes ; et Adina M. Panchea, professeure adjointe à la faculté de génie de l’Université de Sherbrooke.

Animée par Matthieu Dugal, à l’initiative d’ICI Explora, cette table ronde promet de détonner, c’est clair. Mais pas question de porter des lunettes roses pour autant, évidemment. Il s’agit plutôt de prendre une posture éclairée, inscrite dans l’action. « Il y a des défis auxquels on fait face qui sont vraiment grands, parmi les plus grands auxquels notre espèce ait jamais eu à faire face, c’est faramineux », convient Matthieu Dugal en entrevue, citant les changements climatiques, en tout premier lieu, mais aussi l’intelligence artificielle.

Transmettre l’information

L’animateur de Moteur de recherche (ICI Radio-Canada Première), à qui l’on doit une docu-réalité sur l’avenir de l’intelligence artificielle (IA Être ou ne pas être, dans laquelle il a créé son propre double numérique), le sait trop bien. « La créativité, l’empathie, tout ce qui était éminemment humain, tout à coup, on n’est plus tout seuls à faire ça, peut-être même qu’on n’a rien vu encore ! », illustre-t-il.

Vertigineux, vous dites ? N’empêche : « Autant les avancées technologiques peuvent être extrêmement dangereuses lorsqu’elles ne sont pas encadrées par des lois, autant la capacité de l’humain est forte et lui permet de garder la position du conducteur », nuance l’animateur.

Et c’est très paradoxal, dit-il, en poursuivant sur le thème des technologies. « On a des technologies très positives à bien des égards, mais si on les pense mal, on se rend compte que cela peut nous péter à la figure. »

Le mot clé ici : « penser ». « Là [samedi], on va être avec des influenceurs ou des gens qui, dans leur pratique scientifique, voient des raisons d’espérer. » Parce que c’est clair :

Ce qui nous empêche d’avoir prise sur le réel, c’est souvent le manque d’information.

Matthieu Dugal, animateur de l’émission Moteur de recherche (ICI Radio-Canada Première)

Et la crise climatique – « le plus grand défi auquel l’espèce humaine a à faire face depuis qu’elle est là », répète-t-il – en est le meilleur exemple. « Les réponses, on les a pas mal toutes, on sait ce qu’il faut faire. Mais est-ce qu’on est prêts, comme citoyens, à changer nos comportements de tous les jours ? Si on n’en discute pas, l’information ne passe pas des cercles scientifiques aux cercles plus populaires. »

D’où l’importance de rencontres comme celle-ci, on l’aura compris. D’ailleurs, qu’est-ce qui lui donne espoir, à lui ? Matthieu Dugal n’hésite pas une seconde. « En un siècle, nous avons énormément changé, répond-il. Nos façons d’interagir, notre consommation, nos façons de vivre. Il faut être conscients de ça. On est une espèce éminemment adaptable. C’est ce qui fait notre résilience. » Selon lui, les défis actuels sont finalement des défis à notre « intelligence ». « Tout cela nous met face à nos capacités, mais on est aussi des gens qui peuvent agir », dit-il.

Et agir, soit voir au-delà de ses besoins personnels, se regrouper avec un objectif commun dans la solidarité, c’est aussi très bon pour le moral, faut-il le rappeler.

« Tout ce à quoi on fait face, on peut avoir le sentiment que ça nous dépasse, mais on peut aussi en venir à bout », dit-il, rappelant au passage la réglementation entourant les CFC, laquelle a permis de résorber le trou dans la couche d’ozone. Et savez-vous quoi ? « Des exemples comme ça, il y en a beaucoup ! », conclut Matthieu Dugal.

Et l’espoir dans tout ça ?, une table ronde pour des solutions réalistes, se déroule le 6 mai à 13 h. Gratuit. Réservations obligatoires.

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