De la matière noire, qui compose 23% de l'univers, pourrait avoir été observée par le satellite Pamela, un détecteur de particules qui a repéré un nombre anormalement élevé d'antiparticules dans les rayons cosmiques, selon une étude publiée mercredi dans la revue Nature.  

Contrairement à la matière visible composée de protons, de neutrons et d'électrons, qui ne représente que 5% de la masse de l'univers (les 72% restants sont de l'énergie noire), la matière noire ne peut être observée que par l'effet gravitationnel qu'elle exerce sur la matière ordinaire.

Les astrophysiciens pensent que cette substance n'est pas faite de noyaux d'atomes (protons et neutrons), mais de neutrinos, des particules qui traversent la Terre sans être arrêtées, et d'autres particules, dites «supersymétriques» qui n'interagissent que très faiblement avec la matière ordinaire.

Certaines de ces particules, comme le positron, alter ego de l'électron, peuvent être produites en faible quantité par des interactions entre des noyaux d'atomes des rayons cosmiques et d'autres atomes du milieu interstellaire.

En plus grand nombre, les particules supersymmétriques peuvent trouver leur origine dans des étoiles à neutrons, aussi appelées pulsars, qui tournent si rapidement sur elles-mêmes que leur champ magnétique est capable de produire des positrons.

Mais elles pourraient aussi être une trace de matière noire. Lorsqu'elle est observée, celle-ci est sur le point de s'annihiler au contact de la matière ordinaire, pour former de nouvelles particules.

Piergiorgio Picozza, de l'université Tor Vergata à Rome, et ses collègues italiens, allemands, russes et suédois, ont trouvé, en analysant les données recueillies par Pamela, un nombre anormalement élevé de positrons, l'antiparticule de l'électron, dans un spectre d'énergie compris entre 1,5 et 100 gigaélectronvolts (GeV), observé pour la première fois par le satellite Pamela.

«Certains scientifiques pensent qu'il s'agit de matière noire, tandis que d'autres sont d'avis qu'il faut étudier d'autres possibilités», comme les étoiles à neutrons, a déclaré à l'AFP M. Picozza.

Pour pouvoir l'affirmer, «il nous faut beaucoup de vérifications sur la base d'autres observations», a ajouté le scientifique, qui assure qu'il serait «bien sûr très content si c'est de la matière noire».