Les étudiants de Polytechnique Montréal dévoileront ce soir la dernière mouture de leur voiture solaire, Esteban 9. Les normes de la compétition nord-américaine à laquelle ils participent ont changé, et la surface maximale des panneaux solaires a diminué. Cette nouvelle contrainte les a obligés à améliorer l'aérodynamisme d'Esteban en déplaçant le pilote du centre vers le côté pour que la protubérance due à ses fesses soit alignée avec les roues. Coup d'oeil en avant-première sur le nouveau modèle.

AÉRODYNAMISME

Esteban étant plate pour diminuer la résistance de l'air, chaque protubérance compte. « Il y en a deux au niveau des roues, puis la tête et les fesses du pilote », explique l'étudiante Viviane Aubin, directrice des finances et des communications du projet Esteban. « Pour améliorer l'aérodynamisme sur Esteban 9, nous avons déplacé le pilote du centre vers le côté pour que les fesses du pilote soient alignées avec les roues. » Au départ, le pilote pouvait être couché pour limiter les protubérances nuisant à l'aérodynamisme. Mais les règlements de la compétition ont changé, et les pilotes doivent maintenant être assis, comme dans une voiture normale, pour forcer les équipes à composer avec ces obstacles à l'aérodynamisme.

CONTRAINTES

Auparavant, les voitures participant à l'American Solar Challenge pouvaient avoir des panneaux solaires d'une superficie de 8 m2. En 2008, le plafond a baissé à 6 m2. Cette année, c'est 4 m2. « Nous avons racheté de nouveaux panneaux solaires pour avoir de meilleures performances et ne pas perdre de puissance, dit Mme Aubin. Ils sont assez fragiles et s'usent assez rapidement. On a été chanceux, on les a eus en commandite. » Autre contrainte : avant, les pilotes pouvaient être couchés et conduire avec des câbles. « Maintenant, ils doivent être assis et piloter avec un volant. »

LES COMPÉTITIONS

Tous les deux ans, l'American Solar Challenge compte un Grand Prix à Austin, au Texas, le Formula Sun. « On fait le plus de tours de piste pendant trois jours, dit Mme Aubin. On a eu de très bons résultats l'été dernier, on est arrivés troisièmes et avons réussi le tour de piste le plus rapide. Il y a deux ans, on avait eu plus de difficultés avec Esteban 8. Toutes les années paires, le même organisme fait une compétition en route normale. On fait 3000 km sur 8-9 jours, jusqu'en Oregon. On est avec les autres voitures, avec quelqu'un devant nous et quelqu'un derrière pour avertir les autres automobilistes. En 2014, nous avons eu une quatrième place, mais en 2016, c'était moins bon. » Il y a également une compétition mondiale en Australie, mais Esteban n'y a pas souvent participé en raison des défis logistiques. « Aux États-Unis, on peut s'y rendre avec Esteban dans une remorque. »

ROULER LA NUIT

Esteban 9 a une batterie qui lui permettrait en théorie de rouler la nuit. « Mais les organisateurs de la course nous font arrêter le soir, ce n'est pas bon de rouler toute la nuit, dit Mme Aubin. La batterie sert à rouler quand il fait nuageux, vraiment gris, quand on a seulement 10 % de la puissance des panneaux par temps ensoleillé. On roule un peu moins vite que la vitesse de croisière normale, 60-70 km/h plutôt que 75 km/h. On a six heures d'autonomie. » Combien de temps pourrait rouler Esteban 9 la nuit ? « Disons cinq heures », répond l'étudiante de Polytechnique.

EN CHIFFRES

115 km/h : Vitesse de pointe d'Esteban 9

75 km/h : Vitesse de croisière d'Esteban 9 par temps ensoleillé

6 heures : Autonomie d'Esteban 9 par temps nuageux

Source : Polytechnique Montréal

IMAGE FOURNIE PAR POLYTECHNIQUE MONTRÉAL

Un dessin d'Esteban 9

Photo fournie par Polytehcnique

Esteban 8